mercredi 7 juin 2017

Emerveillement

"En portant ma vue aussi loin que qu'elle pouvait s'étendre, je ne découvris aucune trace d'homme. À cette solitude, au calme profond qui régnait autour de moi, je me crus seul dans la nature. effrayé de cette idée et saisi de crainte, je me mis à marcher à pas précipités, comme un enfant qui chercherait sa mère.
Nouveau spectacle, nouvel étonnement, je me trouve engagé dans une vaste forêt. Les arbres étaient si serrés et les rameaux si épais que la lumière ne pouvait y pénétrer. Un vent impétueux y soufflait et le branches qu'il brisait de tous côtés redoublaient par leurs sifflements l'horreur de l'obscurité: elles se heurtaient dans leur chute et tout ce fracas concentré dans la forêt y retentissait comme le tonnerre, lorsque parcourant les voûtes obscurcies du ciel, sa détonation formidable va se perdre aux extrémités de l'horizon." *




 Justement, c'est aux extrémités de l'horizon et de l'émerveillement que se trouve Platon l'Ancien, encore enfant. Il n'est pas seul mais, de manière inattendue, la présence du monstre, si elle n'est pas ce qu'il attendait ne le déstabilise nullement.



 * Le songe de Poliphile

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