samedi 28 février 2015

Les petits carnets d'Auguste (1-15)

Les petits carnets d'Auguste (1)



Image, trésor caché de la mémoire
si proche d’une origine inatteignable.
Ce qui qualifie l’image est
le regard que l’on porte sur elle.


Passage entre les mondes.
Va et vient continu entre la vie et la mort.
Discours du temps errant dans le temps.



Une image serait un instant qui dure,
avec le paradoxe suivant:
l'instant, dont la nature est d'être bref est devenu
un instant qui dure
en se rendant presque indépendant du temps.
On pourrait dire que cet instant figé
voyage dans le temps.
Cet instant, figé dans le temps,
“nous” fait voyager dans le temps.



La fragilité d'un voyage, dans et par l'image, dans et par le temps, rejoint la fragilité de l'instant par le fait qu'ils sont (l'image et le temps) insaisissables ou indéfinissables, c'est-à-dire infinis.
Chacun de nous verra les images à sa façon, selon ses qualités…
Une image pourrait n'être qu'un déséquilibre, une perturbation de la durée, qui annoncerait ce qui s'est passé ou ce qui va, ou peut, se passer dans une interrogation qui exprime l'incertitude. On ne sait pas, on ne peut savoir ce qui va se passer. On ne peut que le deviner…

 
L'image a-t'elle une âme?

Plantons un décors:
Un parc public, à l'abri de deux grands arbres séparés par un chemin bordé à gauche et à droite de bancs publics. Au fond une imposante sculpture de marbre représentant un homme assis tenant un livre ouvert sur ses genoux, une main posée sur le livre, on ne sait si elle écrit ou si elle sert de guide à la lecture. Le regard de cet homme est levé vers le ciel. Au loin, derrière l’homme de pierre, on peut voir un lac sur lequel se reflètent le ciel et les montagnes. Un homme est assis sur un banc. Il écrit dans un petit carnet. Il est absorbé par ses pensées et par le mouvement presque imperceptible de ses mains qui dansent sur les pages qui se couvrent de petits dessins.
Tout langage est une création...

Les causes et les effets de la nature
donnent bien de la peine à celui qui voudrait penser.
Les principes en sont si bien cachés,
que sans témérité, la raison humaine
ne peut presque pas songer
à les découvrir. 


Pendant ce temps, un autre homme s'est installé sur le banc d'en face. L'homme pose son petit carnet, sort de sa poche quatre bouts de ficelles, se lève et marche en direction du monumental jeu d'échecs tracé à même le sol, il essaie d'éviter les pièces éparpillées dont certaines sont renversées. Il évite soigneusement les pigeons à la démarche claudicante qui picorent les miettes dispersées d'un repas disparu.



La (dé)marche de l'homme est incertaine.
Il semble hésiter, regarde autour de lui, se baisse et ramasse deux ou trois branches qu'il casse jusqu'à obtenir quatre segments relativement droits et retourne s'asseoir sur ce qu'il considère être "son" banc. Avec les bouts de ficelle, il noue soigneusement les quatre bâtonnets pour obtenir une sorte de cadre qu'il se hâte d'élever devant ses yeux. Les pigeons, chassés par une corneille envieuse, s'envolent dans un tumulte évoquant les pages d'un livre qui se tournent toutes en même temps. Les oiseaux, quittant leurs démarches claudicantes, montent très haut, planent un peu, s'inscrivent dans une courbe harmonieuse qui le fait revenir là où ils étaient partis. Pour un instant, leur trajectoire s'inscrit par la droite dans le rectangle de notre homme. Un sourire s'installe sur son visage. Il pose l'objet sur ses genoux, reprend son petit carnet et ses doigts se remettent à danser.

Les carnets d'Auguste (7)

L'homme assis sur le banc d'en face ne tient plus en place. Il brûle de savoir ce que peut bien faire cet étranger, mais il n'ose pas. La peur s'est installé dans son esprit:
- Que va penser cet homme si je l'aborde sans avoir été présenté?
Quelle image va-t'il avoir de moi?
Ne va-t'il pas s'imaginer quelque chose d'infamant ?
Il hésite, tourne la tête, de peur que son regard ne le trahisse. Quelle est cette confusion qui s'est emparée de son esprit et le fait, il en est persuadé, de rougir d'une lumineuse et honteuse clarté. Il rouvre les yeux, et, en effet, l'homme d'en face le regarde.

Les carnets d'Auguste (8)
- Je crois que vous ne prenez pas en compte le fait qu’en réalité, je vous ai fait la réponse la plus simple qui soit. Nous avons, vous et moi, la même chose en tête. Nous sommes constitué de la même manière (matière). Nous nous ressemblons fortement.
- Certes, pour l'essentiel, nous nous ressemblons, mais je ne crois pas que l'on puisse
nous confondre.
- Vous avez raison, nous n'avons, visiblement pas le même âge. Nous ne nous habillons pas de la même manière, la couleur de nos cheveux diffère, nous n'utilisons pas tout-à-fait les même mots et nos pensées ne sont pas les mêmes. Et pourtant, il se peut que j'aie été ce que vous êtes et que vous serez peut-être ce que je suis…
L'homme s'emporte quelque peu et brusquement interroge:
- Cela ne me dit pas ce que vous faisiez tout-à-l'heure?
- Mon ami, vous permettez que je vous appelle ainsi, vous me posez enfin une question à laquelle je puis répondre sans détour... Je contemplais.

Les carnets d'Auguste (9)

Augure est un mot qui signifie, entre autres significations: le "nom animé".
N'est-ce pas là une vraie merveille?
- Oui, mais ce n'est pas vraiment ce que j'ai appris à propos du mot augure.

Pour nous qui n'avons pas votre culture, avant tout, ce mot a un rapport très net avec la divination. Pratique dont on sait, ou à propos de laquelle, tout de même, tout homme raisonnable et raisonné, sait qu'il s'agit de croyances et non de sciences.
- Il se pourrait, mon cher semblable, que la croyance ou les croyances soient des savoirs comme les autres… simplement il ne faut faut pas les confondre, un lion et un agneau ne doivent pas être confondus pour des raisons évidentes, même s'ils ont tous deux, quatre pattes, un pelage, un système digestif, un cerveau et sont tous deux des animaux…
... comme nous..
- Comme nous?
- Oui, comme nous. Nous sommes des êtres animés (comme l'augure) et donc par définition:
dotés d'un âme (anima).
- N'allez-vous pas un peu vite en besogne ? L'homme n'est-il que cela? Et l'âme peut elle être confondue avec l'animal ?
- Vous avez raison "Ce qu'il y a de grand dans l'homme, c'est qu'il est un pont et non un but: ce que l'on peut aimer en l'homme, c'est qu'il est un passage… (silence)
- Il me semble que vous tronquez la citation de Nietzsche… Il dit, ou plutôt il fait dire à Zarathoustra, image de lui-même, que l'homme est un passage… mais il ajoute: un passage "et" un déclin… Pourquoi n'avez pas énoncé cette citation en entier?
- Nous ne pouvons citer entièrement ou alors il faudrait citer l'entier du livre, l'entier de l'image et non seulement ce que nous décidons de mettre dans le cadre, qui pourtant constitue un tout.
- J'entends bien ce que vous me dites, mais quel est le rapport avec ce dont nous parlions:
la contemplation, l'image et sa projection dans le temps, le rapport entre l'animal et l'anima, c'est-à-dire l'âme qui serait alors ce qui nous meut, ce qui nous fait bouger, ce qui nous met en mouvement comme je contemplais, moi aussi, votre main qui dansait tout-à-l'heure au-dessus d’un carnet semblable au mien et dans lequel est posée une question:
“N'est-ce pas grand défaut que de vouloir tout embrasser d'un seul et unique regard?”

Les carnets d'Auguste (10)


- Nous ne pouvons citer entièrement ou alors il faudrait citer l'entier du livre, l'entier de l'image et non seulement ce que nous décidons de mettre dans le cadre, qui pourtant constitue un tout.
- J'entends bien ce que vous me dites, mais quel est le rapport avec ce dont nous parlions: la contemplation, l'image et sa projection dans le temps, le rapport entre l'animal et l'anima, c'est-à-dire l'âme qui serait alors ce qui nous meut, ce qui nous fait bouger, ce qui nous met en mouvement comme je contemplais, moi aussi, votre main qui dansait tout-à-l'heure au-dessus d’un carnet semblable au mien et dans lequel est posée une question:
“N'est-ce pas grand défaut que de vouloir tout embrasser d'un seul et unique regard?”
- Vous ne croyez pas si bien dire…. Mais laissez -moi vous exposer quelques arguments et vous verrez peut-être que tout cela n'est pas sans rapport avec ce que vous me faites le plaisir non seulement d'écouter mais aussi d’imaginer et de commenter. Auparavant, laissez-moi vous poser, moi aussi, une question:
- D’où vient ce carnet que vous avez entre les mains et qui ressemble tant au mien?
- Je l’ai trouvé sur ce banc il y a de cela quelques jours...


Les carnets d'Auguste (11)


Seules trois pages étaient remplies de quelques dessins et quelques lignes d’une écriture  presque illisible. Il me fallut plusieurs jours pour le déchiffrer et aujourd’hui encore je ne  suis pas sûr que ma transcription soit conforme à ce qui y est présenté. Je l’ai trouvé  intéressant. Je savais que je pénétrais dans l’intimité de quelqu’un, mais, en le lisant, je ne pouvais m’empêcher de penser que les pensées qui s’y trouvaient ressemblaient aux  miennes.. Ou plutôt que ces pensées auraient pu être miennes... Et puis, petite merveille,  quand je les lisais me venaient d’autres pensées tout-à-fait différentes de celles qui y  figuraient et qui étaient comme une continuation de celles-ci. Je m’enhardis et profitais du  fait que de nombreuses pages étaient restées vierges pour, à mon tour, griffonner quelques  mots jusqu’à ce que le carnet fut presque plein.
- Avez-vous pensé à rechercher la personne qui avait perdu ce carnet pour le lui rendre.
- Oui, mais peu à peu je vous avoue, je sentais qu’il était devenu mien au point que je ne  puis presque plus distinguer ce qui y était déjà écrit de ce que j’y ai moi-même écrit.
- Ainsi, ce qui se trouve dans ce qui est devenu votre carnet est devenu une image dans  laquelle vous contemplez une absence. (silence)
- Là, je ne peux vous suivre dans cette sorte d'élucubration! Je suis un homme simple et  raisonnable.
- Soyez patient, vous êtes tout-à-fait apte à comprendre ce dont je vous parle, même si  vous n'êtes peut-être pas ce que vous croyez être.
- Bien entendu… Depuis quand détenez-vous cette vérité qui vous fait dire que je ne ne  serai pas un homme simple… ce qui revient à dire que je serai un homme orgueilleux alors  même qu'il suffit de vous regarder et vous écouter, puisque les deux semblent être liés,  pour voir et comprendre que, à mon avis, il faut être un peu “tordu”, pardonnez-moi  l'expression, pour prétendre cela… 


Les carnets d'Auguste (12)


- Eh bien, je suis, je serais, selon vos dires, un peu “tordu” ou tourmenté. Et vous seriez,  vous, homme qui vous dites simple, épargné par la tourmente, selon votre avis…
Eh bien, je vous vous le dis franchement, je ne crois pas un seul instant que je sois un  homme simple. Je ne suis pas assez orgueilleux pour cela…
Et puisque nous en somme au partage des avis, je vous rappelle que le mot découle du  mot oiseau. Un avis n'égale pas celui d'autrui, il se place à ses côtés, c'est tout. En soi,  un avis ne vaut pas plus que ces oiseaux que je contemple à l'intérieur de ce petit cadre  qui a l'air de tant vous déplaire, ou du moins vous intriguer. Ce n'est pas parce que vous  ne voulez pas réfléchir que le questionnement vous laissera tranquille. Réjouissez-vous,  le questionnement peut mener au-delà du simple avis, et si "l'homme est un passage", il  se pourrait qu'il mène jusqu'à de véritables pensées… Or la pensée, sauf exceptions, ne  peut se passer d'images. Le fait est que vous avez traversé l'entre-deux qui nous séparait.
Et voilà déjà longtemps que nous conversons malgré nos points de vues opposés. Vous  me faites face, nous nous faisons face et attendons tous deux que quelque chose apparaisse,  naisse de ce face-à-face circonscrit à l'intérieur du rectangle formé dans l'enceinte de ces  arbres tout comme je contemplais le ciel, espace sacré immémorial qui m'est inaccessible et qui est pourtant mon origine.



Les carnets d'Auguste (13)


- C'est cela, vous êtes donc tombé du ciel et dans quelques instants vous allez me dire  que vous êtes l'image du père. Vous allez me parler du concile de Nicée où l'image fut mise  en accusation. Du fait que la vraie image est celle du fils, puisque "celui qui voit le fils voit  le père"… et puis quoi encore? Personne ne croit plus en ces élucubrations…
- Votre nihilisme est le fait de considérer que l'être ne viendrait de rien. C'est une sorte de  krach. Tout ce à quoi on faisait crédit s’écroule. Tout ce à quoi on ajoutait foi et tout ce qu'on  imaginait disparait. Par exemple, on ne croit plus aux images. Nous sommes la civilisation  de l'image… et à ces images nous ne croyons plus. Rien de plus facile à maquiller qu'une  image. Mais de quoi parlons nous, de quelle image parlons nous. De celle qui est vôtre:
de votre image? De l'image de votre société? Dont vous faites partie et dont vous êtes  censé être le représentant en adoptant ses coutumes, le comportement qu'elle désire, et  les signes qu'elle essaie d'imposer selon ce qu'elle appelle des temps immémoriaux ou de  façon plus simple: la tradition. Êtes-vous l'image conforme de ce que la société à laquelle  vous appartenez attend de vous?
- Ahhhh! Là on peut dire que vous vous dévoilez. Vous commencez par me traiter de nihiliste  et pour finir, je crois que le nihiliste c'est vous!
- Vous croyez… La croyance est-elle un savoir comme un autre?
- Une personne censée sait bien qu'il ne peut pas y avoir de confusion entre savoir et croire.
- Et pourtant cette équivalence me semble envisageable dès le moment où croire ne vise  pas à être considéré autrement que comme un moyen de partager: croire serait une sorte  de savoir. C'est ce que font les athées ou les agnostiques quand ils disent ne pas croire  en Dieu. Mais qu'en est-il de leurs croyances quand ils disent croire en l'humanité et au  progrès de celle-ci? Qu’en est-il de la croyance en la réalisation d’un commun accord?
Il faudrait alors avoir le courage de mettre sur la table la difficile question de savoir (ou de  croire) qui est le père quand tous se disent frères.
Un silence s'installe.


Les carnets d'Auguste (14)


- Vous fuyez! Seriez-vous à court d'arguments?
Il se peut que nous soyons l'un et l'autre des miroirs.
- Le miroir est un objet puissant qui dépasse largement l'usage journalier pour lequel nous  l'utilisons. Le miroir est un objet qui contient une image. Cette image dépend de l'orientation  de ce miroir. Selon le point de vue, l'image du miroir change sans que pour cela il ne  manifeste aucune volonté. La seule volonté est du côté de celui qui regarde. L'image est  dans l'oeil de celui qui regarde et l'homme est un miroir pour l'homme.
- Vous dites que l'homme est un miroir pour l'homme et ce que j'entends en même temps  ou presque, comme un écho ou une image dans le miroir: l'homme est un loup pour  l'homme… Voulez-vous dire qu'une image peut en manger une autre? Voilà bien des  mystères que nous n'aurons pas le temps de dévoiler. La nuit commence à tomber. Avant  que les portes de ce petit parc ne se ferment aux hôtes indésirables de la nuit, expliquez-moi , je vous prie, ou répondez à la question que vous me proposiez, il y a déjà longtemps:
les images ont-elles une âme?


Les carnets d'auguste (15)

– Je vais peut-être vous surprendre...
Oui il se peut que les images aient une âme si l'on considère que la seule véritable image  est celle de l'autre… Je suis l'un et vous êtes l'autre ou inversement. Il y a donc deux entités  qui se font face comme dans un miroir. L'un devient l'autre et l'autre devient soi-même à  condition qu'il y ait un regard. Pour qu'il y ait un regard il faut que l'un ou l'autre regarde.
Pour que ce pouvoir existe, il faut que l'un et l'autre soient présents. Ce qui les fait "êtres  présents" c'est l'être. L'être est double. Il possède deux qualités complémentaires: il est  concept (idée) et matière (chair). Un être est. Le verbe et sa matière ne font qu'un. Le verbe  anime la matière sans laquelle le verbe n'est rien.
L'un et l'autre, par définition différents se rejoignent par le fait que l'être les habitent.
Les hommes voient leur image dans l'homme qui les regarde.
– Dites-moi si j’ai bien compris, vous me proposer de me voir quand je vous regarde, puisque  vous dites que nous serions des miroirs. N’est-ce pas là un éclairage démesuré?
– Pas tout-à-fait, c’est plus subtil que cela. Nous avons tous des identités changeantes et  rien n’est plus facile que de transformer son image dans le miroir. Quand je vous regarde  ou quand je regarde-n’importe qui, je peux voir ce que potentiellement je puis être et non  ce que je suis en ce moment (sans être tenté de transformer votre image).
C’est ce que précisément je faisais tout-à-l’heure...
– Mais alors vous pensez que vous pouvez découvrir ce que vous êtes à travers moi?
– C’est un peu cela...
– Mais alors que ferez-vous de ce que vous apprenez de moi et qui m’appartient?
– Je ferai comme vous et un certain petit carnet, je le scellerai en mon cœur...
Avant que nous ne rejoignions les autres visiteurs du parc qui se dirigent vers la sortie dont  les portes se ferment déjà et dont certains, l’avez-vous remarqué, sont en train de ranger  de petits carnets semblables aux nôtres, j’aimerai vous poser une dernière question, je sais que cette question est trop vaste pour pouvoir y répondre en un instant, mais...




 Qu'est-ce qu'une découverte ?
Qu'est-ce donc si ce n'est quelque chose
qui se découvre ou que l'on découvre..?

– Qu'y-a-t'il comme différence entre ce que se découvre et ce que l'on découvre ?
– Dans les deux cas nous ne faisons qu'enlever le voile qui couvre ce qui déjà était là. Alors, on peut se demander: cas est-ce bien quelque chose de neuf qui est découvert?
Quant c'est un continent qui est découvert, la même question pourrait être posée. Elle contient déjà sa réponse: le continent existait-il avant sa découverte? C'est une évidence...
La différence réside dans le fait que ce ne sont pas les mêmes causes qui sont à l’œuvre pour que la découverte se fasse...
Dans l'une, l'action vient de l'extérieur et dans l'autre elle vient de l'intérieur.

Le monde d'Auguste est animé par les associations de mémoires. Toutes les sortes possibles, sans aucune hiérarchie... dans un premier temps...
– Pourquoi cela?
– Patience, l'assurance tranquille des vieux sages nous dit qu' il y aura un deuxième temps, puis un autre, indépendamment de leurs significations. C'est dans l'ordre des chose et cet ordre n'engage, à ce point, rien ni personne.


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