mercredi 25 février 2015

Vanité



– Parlez-nous encore de ce doute
qui semble tarauder l'esprit de votre maître.
– Oui. certes une certaine forme de doute
habite les pensées de mon maître.
Mais je ne crois pas
que cela soit ainsi qu'il l'exprimerait.
– Et comment l'exprimerait-il?
– Il se trouve que nous en avons longuement parlé...
Laissez-moi rassembler mes souvenirs... 

 – Le doute, oui, me disait-il... mais pour arriver à une certitude.
Celle du progrès infini du Savoir.
– Ouhhlaaaaaa.... voilà qui est ambitieux!
– Telle était la devise et la visée universelle du Très-Haut. Devise à laquelle mon maître ne pouvait que souscrire sans restrictions, malgré le fait qu'il ne goûtait guère aux titres "ronflants" que certains s'attribuaient...
Quant au progrès infini du Savoir... cela sonnait assez bien, il est vrai, mais combien de temps faudrait-il pour que le doute s'y insinue?
– N'est-ce pas ce doute qui pourrait être la source de ce qu'il craignait?
– Vous m'étonnez Justin Perroquet! Seriez-vous un peu devin? C'est précisément ce qui lui a été reproché...
La notion même du progrès infini ne prouve qu'une chose, son état incomplet. Il n'y a pas de doute à cela! C'est une pensée à la portée de tout un chacun. "Vastitude" de la portée, dirait-on à une autre époque.

Hors de cela va surgir au moment des faits relatés par Auguste, une multitude de faits divers, qui, dans un premier temps étaient impossible de relier. Mais il existait une tension parfaitement ressentie, qui reliait incognito tous ces faits. Je dis bien "tous", bien que cela, d'un autre point de vue pouvait être contesté... Mais ce ou ces points du vue à leurs tours étaient contestables. Ce qui était de fait toujours le cas. Ce qui fait que au lieu de parler des faits en eux-même le jeu consistait à mettre en marche une rhétorique simpliste qui vise à son insu à éloigner de plus en plus le sujet en montrant combien une partie de celui-ci pouvait être rattaché à autre chose de telle manière qu'il devienne finalement, à force de règlement, inconsistant et disparaisse complètement.
On peut se demander s'ils n'avaient pas d'autres choses à faire. Eh bien oui, cela aussi ils le faisaient et qui plus est de la plus étrange quoique avec une certaine intelligence et surtout une cohérence qui devrait susciter une certaine admiration... Si ce n'est ce que cette cohérence représentait la plus vile des qualités. Ce qu'Auguste, dans un geste certainement désespéré a osé nommer de son nom: la vanité.
Rien n'eut pu être pire que cela...

Aucun commentaire: