mercredi 11 mars 2015

Une vérité qui vous fait dire



Les carnets d'Auguste (11)


Seules trois pages étaient remplies de quelques dessins et quelques lignes d’une écriture  presque illisible. Il me fallut plusieurs jours pour le déchiffrer et aujourd’hui encore je ne  suis pas sûr que ma transcription soit conforme à ce qui y est présenté. Je l’ai trouvé  intéressant. Je savais que je pénétrais dans l’intimité de quelqu’un, mais, en le lisant, je ne pouvais m’empêcher de penser que les pensées qui s’y trouvaient ressemblaient aux  miennes.. Ou plutôt que ces pensées auraient pu être miennes... Et puis, petite merveille,  quand je les lisais me venaient d’autres pensées tout-à-fait différentes de celles qui y  figuraient et qui étaient comme une continuation de celles-ci. Je m’enhardis et profitais du  fait que de nombreuses pages étaient restées vierges pour, à mon tour, griffonner quelques  mots jusqu’à ce que le carnet fut presque plein.
- Avez-vous pensé à rechercher la personne qui avait perdu ce carnet pour le lui rendre.
- Oui, mais peu à peu je vous avoue, je sentais qu’il était devenu mien au point que je ne  puis presque plus distinguer ce qui y était déjà écrit de ce que j’y ai moi-même écrit.
- Ainsi, ce qui se trouve dans ce qui est devenu votre carnet est devenu une image dans  laquelle vous contemplez une absence. (silence)
- Là, je ne peux vous suivre dans cette sorte d'élucubration! Je suis un homme simple et  raisonnable.
- Soyez patient, vous êtes tout-à-fait apte à comprendre ce dont je vous parle, même si  vous n'êtes peut-être pas ce que vous croyez être.
- Bien entendu… Depuis quand détenez-vous cette vérité qui vous fait dire que je ne ne  serai pas un homme simple… ce qui revient à dire que je serai un homme orgueilleux alors  même qu'il suffit de vous regarder et vous écouter, puisque les deux semblent être liés,  pour voir et comprendre que, à mon avis, il faut être un peu “tordu”, pardonnez-moi  l'expression, pour prétendre cela… 


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