vendredi 24 avril 2015

24 avril / Degré par degré

Auguste construit son monde.
Un monde ou les mots se transfigurent
jusqu’à devenir de parfaites images
que personne ne saurait posséder
ou même comprendre.

– Croyez-vous que votre Maître Auguste ait toute sa raison?
– Je ne puis vous répondre, mais ce qui est sûr, c'est qu'il sait ce qu'il fait...
et surtout, il a des raisons de le faire...



Auguste le Perroquet commence le récit que son maître lui a raconté alors qu'il n'était, lui-même, qu'un enfant :
– Je me souviens de ces étranges créatures qui voyageaient de village en villages, de ville en villes et qui nous fascinaient par l'étrangeté de leurs récits. Il y avait, pour qui prête l'oreille, une sorte de mélodie intercalée dans les volutes naïves que chacun pouvait entendre à son niveau:
L'enfant s'éloigne et l'homme grandit
Dans peu de temps, l'enfant qui croit encore que ses pensées peuvent influencer sur les événements, aura disparu...


Aux tentacules du temps se mêlent les harmoniques du vent
dans lesquels se glissent amoureusement, venus de très loin,
le chant des grands oiseaux de passage.
– Toutes ces pensées qu'ils se font jour après jours me font sourire.
Elles sont le produit de la corruption et commencent très lentement à empoisonner l'idée qu'il se font d'eux-même...

– L'oubli se manifeste et puis, degré par degré, laisse place à l’imposture.

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