samedi 1 avril 2017

1 avril 2017

"Quelles sont les conditions d'une transformations. La moindre d'entre elles et peut-être l'unique sera la perte. Ce qui était ne sera plus... Le noir c'est évidemment l'absence totale de lumière. Mais en physique, la noirceur a une signification particulière. Un corps noir n'est pas nécessairement de couleur noire. Un trou noir n'a pas, à proprement parler de couleur : il ne peut être vu. Le noir est, d'ailleurs, attribué à des phénomènes physiques qui ne sont, en général, pas visible à l’œil nu. Cette caractéristique varie d'un phénomène à l'autre - la noirceur du ciel n'est pas celle de l'énergie -, mais la difficulté de l'observation joue toujours un rôle crucial dans l'attribution. Une idée n'est donc pas noire par hasard. Quand il passe dans le langage scientifique, l'adjectif «noir» subit ce que Gaston Bachelard appelait une «révolution sémantique» : il change de sens."*



 



Presque rien, ou si peu, jusque là, ne permettait de différencier Daemon de Platon le Petit. Le destin s'est chargé de remédier à cela. Depuis qu'il s'est sauvé de l'île en se précipitant dans les vagues, ce qui mit fin à sa brûlure, Daemon, ne peut empêcher son extrémité de dégager une petite fumée. Où qu'il se trouve, et quelque soit le point de vue adopté, sa présence ne peut longtemps demeurer secrète... Cela peut avoir avantages et quelques inconvénients, mais en tous cas cela ne résulte pas d'une quelconque volonté de la part de Daemon... ou alors elle serait totalement inconsciente.
À cette idée Platon soulève un sourcil songeur et un sourire légèrement moqueur:

– Une volonté inconsciente serait-elle possible?

Emporté par cet indolent allant, il se laisse aller à ces pensées qui le traversent :

– Au fond peu importe la volonté initiale, c'est ce qui intervient en cours de route qu'il faudrait considérer, et... non d'où nous venons et où l'on va... 

Mais, quiconque y réfléchit le sait, il y a bien du chemin entre le dire et le faire.


* Les idées noires de la physique, Vincent Bontems & Roland Lehoucq, Les Belles Lettres

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