jeudi 6 avril 2017

Un détail insignifiant





Il arrive qu'un détail insignifiant interrompe brusquement le cours paisible d'une histoire. Ce n'est pas toujours quelque chose de violent ou de fort, mais il peut arriver que ce ne soit qu'une toute petite chose sans importance... comme une vague idée. C'est ce qui arrive à  Platon le Petit qui conversait sagement avec Daemon à propos de la tour dont il avait commencé le récit.

– Et cette tour qui poussait, à votre avis, d'où venait-elle?

– Avant de vous répondre, je me dois de vous dire que je suis dans un état de confusion qui me dépasse. Je ne puis que vous faire part du doute qui me dérange au point que que je ne puis vous répondre pleinement.

– Dites-moi!

– Pendant un instant, en vous regardant, je savais vraiment pas si vous regardiez en l'air ou si vous regardiez derrière vous... Cela vous donne l'air de pas être présent... si vous voyez ce que je veux dire...

– Je le vois bien... et pour vous rassurer dites-vous que vous n'êtes pas le seul et qu'en bien des circonstances c'est encore bien pire cela...

– Il serait donc impossible de faire confiance en notre mémoire? Même à court terme...

– Dans le domaine de la mémoire, il serait presque impossible de parler de temps ...

– Pourquoi cela?
– Pour une raison bien simple.
– Laquelle je vous prie?
– Parce que la mémoire est un perpétuel présent qui fait semblant de voyager dans le temps...

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