samedi 20 décembre 2014

Suffisamment domestiqué pour vivre sans entraves

–   N'est-ce rien que ce rien qui nous délivre de tout ? *


Il m’arrive de penser aux temps anciens où je rêvais à “quand je serais grand”. Et quand, enfin, je le serais, ce ne sera, sans doutes, que pour mieux voir à quel point ce que je croyais être si grand, en quelque vérité, pouvait être si petit.
Un monde nouveau s’ouvrait à lui qu’il n’avait jamais soupçonné. Bien avant que les mots se mettent à raisonner, les gestes se font et se défont sans la moindre gêne.
Et puis un jour, tout naturellement le dialogue s’engage :
– Il faudrait que tu te souviennes qu’avant d’être ce que tu crois être, tu as été un enfant... pendant longtemps.
Auguste se demande ce qui peut se tramer sous ses yeux qui puisse justifier sa présence. 

Le soulier de satin, Claudel