dimanche 28 décembre 2014

Tout ne peut se comparer à tout

– Vous me disiez que, contrairement aux apparences,
nos maîtres bien-aimés ne se disputaient pas.
Ils jouaient, m'avez-vous dit...

– Ce n'est pas seulement ce qui m'a été dit, c'est ce qui m'a été enseigné que je vous transmets... selon ma nature.
Et de plus je l’ai vu, de mes propres yeux.
– Comment pourrais-je être sûr que vous n'y ayez mêlé quelques pensées personnelles, qui, vous le savez, sont aussi de nature à modifier ou même de pervertir la parole transmise ?
– Je n'en puis être sûr, comme vous l'imaginez. Mais imaginer n'est-il pas aussi modifier ou pervertir? Je vous l'ai dit je fais de mon mieux, au degré d'évolution qui est le nôtre...
– Le "nôtre"? Voulez-vous dire que j'y suis compris ?
– De fait, oui...
– Pensez-vous que nous en soyons au même degré ?
– Vous dites cela presque avec mépris! Comme si votre inclusion vous dérangeait. Pardonnez-moi mon insolence, si tel est le cas... Car si tel est le cas je n'en puis rien savoir, hormis l'apparence...
–  Ce n'est pas cela
– Qu'est-ce alors?
– Il y a évolution et évolution... Tout ne se compare pas à tout...
– Le tout auquel vous faites allusion... serait-ce moi? J'en serai flatté!
Mais , revenons à ce que nous disions hier encore. Nous allions observé comment le nouveau chapiteau allait être élevé.


– Regardez bien, cher Auguste. Voyez  au loin comment cet homme va planter ce poteau à l'endroit bien particulier qu'il est en train de choisir soigneusement.