vendredi 2 décembre 2016

2 décembre 2016



 Celui que vous voyez n'est pas ce que je suis...
Au mieux cela pourrait être ce que vous désirez voir,
au pire ce que vous ne pourriez
vous empêcher de voir...

Bien loin de refouler tous ses sentiments, Platon ferme les yeux et tente de mettre un peu d'ordre. Il s'efforce, selon lui, de ne pas entretenir ses éventuels lecteurs de sa personne. Mais il ne peut passer sous silence un certain nombre de fait peu habituels.

– À combien d'entre nous est-il arrivé de changer? Quand je dis changer, c'est un mot bien léger. De fait c'est bien d'une transformation radicale qu'il s'agit... Comment le dire sans pour cela s’appesantir sur les souvenirs que cela me procure? Et je ne parle même pas de ce que cela suscite en moi qui n'est pas du domaine de la mémoire... en tous cas pour ce qui est de sa définition la plus courante... Nos espérances, nos craintes et nos tristesses ont ceci de commun qu'elles toutes s'appliquent à un temps qui n'est pas présent. Que cela soit hier ou demain, finalement, ne change pas grand-chose au problème qui se pose. Comment faire pour se contenter de ce qui est là entre nos mains? Ne serait-il point temps d'oublier une partie du moins de ce qui nous semble acquis?
Quand, par la force de cette mémoire qui m'encombre un peu, je me retrouve dans le passé, qui suis-je alors? Celui d'aujourd'hui qui visite le passé ou celui d'hier qui reçoit la visite de celui qui vient du futur et qui est pourtant présent?..

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