jeudi 8 décembre 2016

8 décembre 2016

Platon médite longuement sur son île, mais son esprit est accaparé presque entièrement par une petite fissure qui se forme là, juste sous ses yeux.



Dans la vraie vie, Platon est sans vergogne et plutôt malin...
– “Je cite Marx sans le dire, sans mettre de guillemets, et comme ils ne sont pas capables de reconnaître les textes de Marx, je passe pour être celui qui ne cite pas Marx. Est-ce qu’un physicien, quand il fait de la physique, éprouve le besoin de citer Newton ou Einstein? Il les utilise, mais il n’a pas besoin de guillemets, de note en bas de pages ou d’approbation élogieuse qui prouve à quel point il est fidèle à la pensée du maître.” Et en disant cela je cite avec jubilation Michel Foucault...

Mais le plus important n'est pas là. Il le sait mais ne peut se résoudre à le dire. Pourtant le fait est là, Platon n'est pas Platon...

Certes je ne suis certes pas un chien, mais je ne suis pas un homme. Ce que je suis alors? 

Au-delà des désastres et de certaines constructions que l'on ne peut qu'imaginer, Platon, sans être autrement démuni, se lance:
– Je suis un démon... un tout petit démon, mais un démon quand même... Oh certes, je pourrais contester l'orthographe du mot et vous dire avec affectation, je ne suis qu'un daemon mal nommé. Mais tout cela est bien vain... et revient quasiment au même. Et puis, "on" le dit, le daemon que je suis serait celui de Socrate... Il se pourrait alors que j'aie, non seulement un maître, mais deux... C'est peu dire que mes espoirs de liberté sont pures vanités... et c'est pourquoi l'écrivain, l'artiste, s'accomplit seul sans que le moindre maître puisse y ajouter ou retrancher quoi que ce soit. Longtemps je me suis contenté de mon état. Un certain jour, comme un moment de vérité, tout cela s'est écroulé en même qu'une transcendance et quelques fragments, en mon esprit émietté se sont posés. 

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