vendredi 9 décembre 2016

Presque tous les chiens...




 
« Jusqu’ici je n’ai pas noté les choses décisives,
le fleuve que je suis forme encore deux bras.
Le travail qui m’attend est énorme. »*


" J'aime beaucoup les chiens. Presque tous les chiens. Je ne regrette qu'une chose: qu'il leur manque la parole. Aussi comprendrez-vous que la rencontre d'un chien miraculeusement doté de cette faculté me marquât d'une impression ineffaçable. J'y pensais tout le temps. Aussi comprendrez-vous que la rencontre d'un chien miraculeusement doté de cette faculté me marquât d'une impression ineffaçable. J'y pensais tout le temps.
Cela m'intrigua d'autant que ce chien qui semblait ignorer les humains, ne parlait en fait que d'eux, comme s'il était habité de l'un d'entre eux. Je réalisais plus tard que c'était bien le cas et que cet humain s'appelait Franz Kafka.
Mais là tout n'est pas dit.
Kafka s'était-il déguisé en chien pour mieux se dévoiler ?
Le chien se servait-il de Kafka pour nous entretenir de sa vie de chien ?
La chose restait indémêlable.
D'un côté le chien, savant, chercheur, penseur, autodidacte et questionneur incorrigible, a place entière dans cette affaire. Sa façon de vivre, ses habitudes, ses mœurs, et surtout son indépendance d'esprit canin, de jugement canin s'impose. D'un autre côté, force est de reconnaître que c'est tout de même un humain qui est à la manœuvre.
Finalement l'un nous parle de la «condition humaine» en nous parlant de «la condition canine», et vice-versa.
Porte ouverte à un foisonnement d'idées, de fantasmagories, d'images, d'aventures, telles qu'il n'en existe que dans les rêves. Et nous savons bien qu'au fond des rêves se cache ce que l'on ne dit pas."**







* Franz Kafka, 10 novembre 1917

** Betty Raffaellià propos de "La recherche d'un chien" De Franz Kafka



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