vendredi 30 décembre 2016

Mille et une illusions



Platon découvre avec émerveillement les milles et une illusions produites en permanence par l'univers étrange dans lequel il a pénétré.
– Cela avait commencé comme un jeu d'ombre. Comme il était impossible de situer la source de la lumière qui éclairait ces lieux singuliers, rien ne pouvait plus m'étonner. Je jouais plus que je ne dansais, pensais-je alors... Je ne savais pas encore que c'était la même chose. Et quand l'ombre, sans doute prise au piège du jeu, se mit elle même danser... je veux dire avec une certaine indépendance... je n'y prêtais guère attention, ou intention... Je me laissais simplement absorber par ce grand jeu dans lequel il ne m'avait été attribué aucun rôle et pourtant, il me semblait, sans que je puisse le moins du monde l'expliquer, que sans l'animation qui agissait en moi ou par moi, rien de tout cela n'eut eu lieu.


Lorsque le monde ayant assez tourné pour que ma tête en suive le mouvement sans plus aucun effort conscient ne l'y eut invité, je m'aperçus que, lentement, dans l'ombre un homme était apparu. Une sorte de double de moi-même, mais un peu plus jeune et ne montrant point les signes d'usures qu'immanquablement cette sorte de voyage ne pouvait manquer de susciter. Mais si mon habit faisait pâle figure, la mienne ne manquait point de répondant, même si la jeunesse de celui qui me faisait face était d'autant plus évidente que la mienne portait les mêmes traces que mon habit. 

Cela eut pu se produire plus de mille fois en un seul instant, juste le temps de le dire.


Aucun commentaire: