(11) Langue nouvelle

Ce portrait vivant que je vous offre est censé me représenter. Il représente, somme toute, un héros assez misérable, si l'on en croit les lauriers fanés et clairsemés et la poussière dont je suis presque couvert. Ma vie n'a pas été une suite continuelle de victoires. Mon corps, aujourd'hui fatigué, porté tant bien que mal, a certes gagné quelques batailles... et mon nom, au bout de toutes ces années, en vient encore à paraître. Mais sorti du tout petit cercle qui me fait l'honneur de lire ces quelques mots, il est plus que certain que me voilà proche de l'oubli le plus parfait. Mais, d'avoir appris à parler une autre langue, ma ravit plus que je ne saurai dire. Car, comme le disent si bien mes amis Perroquets, c'est une langue nouvelle que celle qui ferait plus que répéter.