lundi 29 avril 2024

Dans le mêm temps



« On peut assurément écrire sans se demander pourquoi l'on écrit. Un écrivain, qui regarde sa plume tracer des lettres, a-t-il même le droit de la suspendre pour lui dire:
Arrête-toi! que sais-tu sur toi-même? en vue de quoi avances-tu? Pourquoi ne vois-tu pas que ton encre ne laisse pas de traces, que tu vas librement de l'avant, mais dans le vide, que si tu ne rencontres pas d'obstacle, c'est que tu n'as jamais quitté ton point de départ? Et pourtant tu écris: tu écris sans relâche, me découvrant ce que je te dicte et me révélant ce que je sais; les autres, en lisant, t'enrichissent de ce qu'ils te prennent et te donnent ce que tu leur apprends. Maintenant, ce que tu n'as pas fait, tu l'as fait; ce que tu n'as pas écrit est écrit: tu es condamnée à l'ineffaçable.
Admettons que la littérature commence au moment où la littérature devient une question. Cette question ne se confond pas avec les doutes ou les scrupules de l'écrivain. S'il arrive à celui-ci de s'interroger en écrivant, cela le regarde; qu'il soit absorbé par ce qu'il écrit et indifférent à la possibilité de l'écrire, que même il ne songe à rien, c'est son droit et c'est son bonheur. Mais ceci reste: une fois la page écrite, est présente dans cette page la question qui, peut-être à son insu, n'a cessé d'interroger l'écrivain tandis qu'il écrivait; et maintenant,
 au sein de l'œuvre, attendant l'approche d'un lecteur -de n'importe quel lecteur, profond ou vain- repose silencieusement la même interrogation, adressée au langage, derrière l'homme qui écrit et lit, par le langage devenu littérature.»

Maurice Blanchot, De Kafka à Kafka, Folio essais, p. 12

 

« N’écoute les conseils de personne, sinon du vent qui passe et nous raconte les histoires du monde.»

Debussy

J'étais bien loin de m'imaginer combien le pouvoir de Sophia et de Rosa était grand. Sans que je le sache, dès le jour où je le leur avais présenté, elles avaient su entrer dans son monde dont je ne possédais pas la clef.
Comme chacun peut le comprendre... je ne comprenais rien à ce qu'elles se disaient
Rosa & Sophia... sans que je puisse déterminer qui des deux parlait. On eut dit une seule voix et pourtant je voyais bien que les deux parlaient dans le même temps.
– Commute les feuillus communicants qui défigurent en nous chignons de nerfs et nœuds de viscères . Passent les Saignantes turpitudes du sondé. Revigorés,  les exèdres du redonde laissent les essoufflements du vent décoiffer ce qui nous rascasse et nous équivalente.
Comprenne qui pourra…


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