samedi 13 avril 2024

En réalité


« Le monde imaginal est un monde où règne le logos, mais un logos de l'imagination gardant certains usages du mythe. C'est un monde de la médiation qui réévalue le logos en fonction du mythe et le mythe en fonction du logos, enfin, un monde qui, loin des cieux intelligibles et du sol terrestre, pose la pureté, dans cette intermédiarité même. Le monde imaginal est l'entre-deux dans lequel l'âme célèbre l'ascension vers l'absolu et l'efficace d'une expérience bien concrète. Voilà un monde où l'imagination s'érige en raison, où le rationnel garde le goût de la fantastique transcendantale, où la puissance imaginative est raisonnable, soit éthiquement rationnelle, car le monde imaginal a pour principe de rendre chaque forme imaginale exemplaire et manifeste. Ici la phantasia se nourrit d'admirable: là est d'ailleurs sa parenté avec l'imaginaire mythique.»

Cynthia Fleury, Métaphysique de l’imagination, folio essais, p. 129

 
– Qui a dit cela?
– Pour de telles paroles, peu importe qui les prononce ou qui les a prononcées, seul devrait émerger le sens qui les a produites…

 


Tous les habitants de la ville avaient plaisir à voir déambuler Julius sur son tambour comme le petit Prince sur sa planète. Personne ne pouvait s'empêcher de sourire en le voyant passer. Mais le plus surprenant était qu'une de crainte naissait en même temps que le sourire. Une sorte d'inquiétude commune qui tirait chacun de sa petite sphère individuelle. En le voyant rouler à une telle vitesse, chacun se sentait responsable de l'accident qui pouvait lui arriver. Ils en étaient sûr, les incontournables obstacles, pierres, cailloux et autres mobiliers urbains, immanquablement, allaient lui barrer la route. Chacun s'activait à débarrasser la rue du mieux qu'il pouvait. Et le miracle se produisait, jour après jour renouvelé. On eut dit que Julius Amphyon, le bien-nommé, déplaçait les pierres de son chemin. En réalité...



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