mercredi 24 avril 2024

Ombre portée

« … Pourtant, quelle somptueuse maison tu avais, toute luisante de l’éclat fauve de l’écaille de tortue, avec son alignement de barreaux où l’argent se mêlait à l’ivoire, sa porte qui rendait un grincement aigu quand tu l’ouvrais avec ton bec, et ses battants qui désormais gémissent de leur propre chef ! Elle est vide, cette prison dorée, et les cris qui remplissaient cette auguste demeure se sont éteints. Que s’assemblent ici en cortège les oiseaux savants à qui la nature octroya le noble privilège de la parole… »

Stace (Ier s. ap. J.-C.), Silves, II, 4.




– Seriez-vous d’accord pour dire que nous avons des destins parallèles?
– Si vous parlez de nous… c’est possible…bien que…
– Je parlais plus généralement de tous ceux qui, comme nous sont ses créatures…
– Vous parlez bien de notre maître?
– Comme il semble, non sans vénération et sympathie…
– Devrais-je, en ces mots,  déceler quelque ironie…
– Oui… non… je parlais de Julius… et de l’enfant Lune… et de Pinocchio l’Autre… sans compter les autres…
– Oui, je vois bien ce que vous voulez dire… et ma réponse est non… les parallèles ne sont pas censées dévier… or , si j’observe nos différentes trajectoires… je constate de nombreuses déviances… ou, je devrais dire plutôt déviations… et dans l’ombre portée des uns se trouvent une part des autres…
– Si je vous comprends bien, en extrapolant quelque peu, le jeu consisterait à sortir du jeu… en pénétrant cette ombre…
– Vous m’étonnez!


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