lundi 15 avril 2024

L’autre

 

« S'il existe une interprétation possible du réel et de l'autre, elle est préalablement reconnaissance: au sein du monde imaginal, je re-connais le secret, la dette me liant à l'autre, soit la vérité première de la signification: être lié à cet autre que je ne connais pas encore, et ne connaîtrai jamais totalement. Interpréter cette première signification, c'est faire du souci éthique le seul moyen de connaissance. Je reconnais un dire pour l'interpréter au sein d'un dit qu'aucun dit ne peut habituellement dire, et c'est cela qui donne toute sa réalité à la parole imaginale. Au lieu de chercher à connaître le réel, je cherche à créer une parole réelle, ayant la densité du réel. Pour dire le réel et interpréter l'autre, il est nécessaire que ma parole acquière au sein de sa nature de parole, la réalité imaginale.»


Cynthia Fleury, Métaphysique de l’imagination, folio essais, p. 371

 


– Voyez-vous… il y avait… il y a… et il y aura toujours…
– Toujours quoi?
– Il y aura toujours le fait que nous ne sommes que les sujets de notre maître!
– Je crois que vous faites erreur… une sorte d’erreur d’interprétation…
– Je ne vois pas où vous voulez en venir. 
– J’en viens au fait que bien que nous soyons les sujets de notre maître, il ne nous est pas interdit de transcender cette relation… et ainsi de nous intéresser à l’autre…
– Et qui serait cet autre?
– Vous.
– Vous voulez dire moi!
– C’est cela…
– Vous vous moquez?
– Nullement… Vous et moi nous nous ressemblons et tous deux nous avons été créés à son image…
– À l’image de notre maître?
– Cela peut vous surprendre, mais oui nous sommes littéralement à l’image de notre maître…
– Je sens qu’il y a un mais… et de plus vous avez perdu le fil de votre discours… et du récit! Continuez, je vous en prie!



– Je sais trop la vanité du lecteur qui, tout comme moi, est certain qu'en telle situation la clef de la supercherie ne saurai lui échapper pour oser soutenir que Julius et nous serions dans la même réalité. Julius, lui ne se pose même pas la question. Il se contente d'être et ne voit aucune magie bizarre en ce qu'il est et moins encore en ce qui se passe autour de lui. Où qu'il se trouve, il se sent chez lui.


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