jeudi 17 août 2006

Théâtre à la belle étoile (4)


... la pente fut, pour un temps, notre alliée... Elle mettait de la distance avec les objets de la fureur des spectateurs. Nous dévalions la pente à une vitesse prodigieuse. Il nous semblait que jamais nous nous arrêterions. Lorsque le théâtre, ou ce qu'il en restait, se mit à remonter la pente, l'espoir se fit renaissant. La pente fut, pour un nouveau temps, encore une fois notre alliée, quand, dans un mouvement inverse au premier temps, elle freina la vitesse de notre équipage. Au moment où il s'immobilisa, nous sûmes que nous étions sauvés. Nous jetâmes un regard derrière le rideau. C'était un pur miracle. Le théâtre était en équilibre sur une seule roue. Juste au moment où elle se libéra de son axe, je parvins à mettre mon doigt de telle manière que l'édifice ne s'écroula pas. Nous étions posés sur un énorme rocher, lui-même en équilibre sur une immense colonne de pierre, telle qu'on en trouve en Capadocce et qui est le résultat de l'usure des temps. Nous ne pouvions descendre. De plus il fallut coordonner nos gestes pour ne pas compromettre l'équilibre général de notre monde qui s'avérait, pour ce moment seulement, espérions-nous, bien précaire.... En attendant...

La vie théâtrale, mélodramatique,
désespérée et quelquefois comique
de l'ingénu Don Carotte et de son frère Sancho,
qui furent comédiens, bien que fuyants.
Lidane Liwl
Edition "Source sur le rocher"

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