"Tu n'accepteras aucune idée que tu ne comprennes et ne juge vraie." La formule lui plait, mais Platon le Petit ne sait pas et se demande ce qu'est une idée vraie. Il a beau essayer de tourner autour de ces mots en tous sens, rien ne lui vient à l'esprit… En tout cas quelque chose qu'il pourrait considérer comme vrai... même si elle ne peut être prouvée, seulement éprouvée...
– La seule chose que je sache vraie est une odeur… J’en connais une multitude… mais dans cette multitude il en est une qui, je le sais, devrait être la sienne… Cependant j’ai beau chercher… encore et encore… ce n'est jamais la sienne… Je l’imagine faisant partie de celles que je rencontre partout et dont aucune ne me parait fausse... Mais quand j'observe Platon l'Ancien que j'aimais à considérer comme mon maître, je sais mon cerveau limité et je crains que la mort ne me frappe avant que j'aie atteint ce que les hommes appellent un sommet...
Platon le Petit se rend compte qu'il a parlé du futur… et, au détour d’une phrase, il a utilisé l’imparfait… Cela le surprend par le fait qu'il ne l’ait pas décidé… cela s'est produit de lui-même. Depuis qu'il petit, c'est -à-dire depuis toujours, une autre idée édifiante trotte dans sa tête "tu apprendras à commander en apprenant à obéir". Elle aussi lui pose problème et en cela il se sent incomplet...
Un observateur attentif peut avoir remarqué que Platon le Petit porte au niveau du cou, une sorte de trace, certes légère, mais persistante, qui provient de la corde avec laquelle il a si longtemps été attaché...
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