Robert Desnos (1962), Deuil pour deuil p.123
– Notre expédition, mise au point dans les arrières de la librairie, conceptualisée de manière parfaitement scientifique la et donc rationnelle, devait constituer un repère temporel essentiel pour nous qui avions, pour que fonctionne au mieux notre boussole, en“laissant tout métal de côté”, fait vœux de réalisme et d’humilité... Nous ne savions presque rien de ceux qui se disaient nos maîtres sans préciser l’orientation ou le sens de la possession. Nous en avions une toute petite idée mais étions loin du compte et, naturellement, tout était fort différent de ce que nous pensions... Pour l'instant les passants s’en étaient allés. Mais le compte à rebours avait à peine commencé, nous avions fait silence face à l’injonction du maître des cérémonies, vérifié nos équipements, éteint nos téléphones portables et pris connaissance des qualités de chacun…C’est à ce moment-là qu’il s’était produit un léger incident… Nous avions... lui (le nom a été effacé) et moi, tout planifié. Nous avions aussi fait quelque repérages et tout organisé dans les moindres détails. Impatients et fièrement dressés à nos côtés, sept chiens que nous avions soigneusement sélectionnés pour leur capacité à garder leur calme en toutes situation avaient fait s’éloigner les curieux… sauf un… qu'ils et que nous n’avons pas su détecter, pensant, chacun pour soi, qu’il était des nôtres.
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