samedi 2 mai 2015

2 mai / Destination inconnue

Résumé de la situation

Auguste Perroquet raconte l'histoire de Victor-Hugues, que son maître Auguste lui a raconté, quand, lui-même était encore un enfant. Naturellement, il se peut qu’il y ait un certain nombre de différences avec l'histoire originale.


– Ces différences nées de très légers "mouvements de mémoire",
modifient les histoires de telle manière que,
de plus en plus elles ressemblent à ce qu'elles racontent,
me disait mon maître Auguste !
Ce qui me donnait à penser et me fatiguait un peu, je vous l'avoue.
Il est vrai que je n’avais guère d'accoutumance
à cette sorte de "manière de vivre".

"À d'autres moments, je ne sais si je parvenais à faire abstraction de leurs présences ou s'ils me laissaient libre de mes déplacements mais j'avais l'impression d'être seul au monde. Même lui n'apparaissait plus."

– Pardonnez-moi de vous interrompre, cher Auguste Perroquet, mais je ne vois pas de qui vous parlez...
– Ne vous inquiétez pas, cher Justin Perroquet, cela viendra plus tard...

Auguste Perroquet lit et raconte. Mais il sent bien que Justin ne parvient pas à suivre le fil de l'histoire qu'il raconte. Il ne s'en étonne guère, lui même ne comprend pas entièrement ce qu'il lit (d'une certaine manière). Manifestement, à lui aussi, il manque quelques éléments... qu'il essaie vainement de compenser en faisant appel à sa mémoire. Il se souvient fort bien de l'instant où Auguste, son maître, lui racontait cette histoire. Du reste, il possède encore, comme un trésor les quelques feuillets, presque illisibles, qu'il a reçu "en dépôt".

..."Ce matin, ils sont venus me chercher. Sans un mot, nous sommes partis. La marche fut longue... Pas moyen de faire le moindre faux pas. À peine avais-je pu, par ruse, fausser compagnie à mes gardes que, sans que je puisse comprendre comment, surgissant de nulle part, il était là."
Ainsi écrivit-il dans son journal ce qui se passa alors :
"Le jour qui a suivi, je reçus une lettre. Elle m'était envoyée par un certain M. Cornuz. Je ne connaissais qu'un vieux bouc bourru nommé ainsi et il m'étonnait que celui-ci fut capable d'écrire une lettre ou quoique ce soit d'autre"... Et pourtant, c'était bien lui.
Très étroitement surveillé et largement encadré, Victor est emmené. Sa destination lui est inconnue. Il n'a pour tout horizon que ceux qui l'encadrent. Il ne peut faire autrement que de suivre. Tout au plus peut-il lever la tête et regarder le ciel. Il voit les montagnes se rapprocher.

Aucun commentaire: