lundi 18 mai 2015

18 mai / Sombre désir



Faut-il pour autant ignorer l'indécence et les doutes que le sommeil influence ?
– On ne sait pas ce qui se passe dans ce royaume et de toutes manières tout peut changer d'un instant à l'autre.
Mots sans pensée, logique sans pesée, chacun s’occupe uniquement du corps mort du savoir.
Tout étrangers qu'ils soient, confortablement pelotonné l'un contre l'autre, les deux êtres plissent les yeux face au soleil caressant.
– Qu'a-t'il choisi aujourd’hui comme apparence?
Sans la constante conscience de la réalisation : notre seigneur et maître croit même, chantant avec son cher conseiller au plus profond de sa forêt, retourner aux origines de l'être suprême. La pureté de sa parole s'étant défaite de l'impure critique, il ignore l'avènement du réseau des idées qui ferait de l'ensemble de sa pensée artistiques un seul Temps au sein duquel le peuple des élus pourrait traduire à volonté la potentialité infinie, et faire entendre, à travers l'ensemble, l'unité d'une seule et véritable polyphonie, dans laquelle se fondent toutes les autres...
– Chut, il me semble les entendre... Comme chacun, sans trop de décence, il remonte le cours du temps.  Il évoque en chambre de dégrisement le sombre désir qui nous étreint : celui du savoir, étrangement mêlé de mystère et de science.
– Comme nous?
– Comme nous.
– N'est-il pas dangereux de dormir quand on sait ce qui se passe dans ce royaume ?

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