samedi 30 mai 2015

30 mai / La profondeur de l'absence




– Nous conversons. Fort bien. Mais imaginez un instant que l'on nous écoute. Il se peut que nos paroles apparaîtraient comme totalement hermétique et quelque peu décousues. Un dialogue de sourds en quelque sorte... Vous me paraissez absent. M'entendez-vous ?

L'irrésistible force de la curiosité, mêlée à celle d'une raison inconnue, s’incite elle-même, se vivifie entièrement jusqu'à ce qu'une décision irrémédiable soit prise.
– J'ai quelque chose à faire qui ne souffre de perdre du temps. Savez-vous que l'on a arrêté un voleur de temps ?
- Oui je le sais. C'est intéressant et cependant, je vous ferais gentiment remarquer que, pour quelqu'un d'attentif, chaque jour jour qui passe fait diminuer régulièrement le temps dont nous disposons... et ce malgré l'arrestation. Il semble que ce ne soit qu'un vulgaire mouton et qu'il n'ait, en conformité avec le caractère de ses congénères, opposé aucune résistance à son arrestation. Il semble même avoir pris
plaisir à ce qu'il considérerait comme un voyage.

La profondeur des propos n'atteint guère la profondeur de l'absence.

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