mardi 3 avril 2018

Derrière le rideau


Les mots rares, humbles et hautains, exhalent un parfum, une sorte de vibration dérangeante qui sort de nulle part et dont on ne saisit rien... mais qui nous saisit. Le livre sur eux se referme. Les mots lentement, loin de la langue, se déposent au fond de la page, dans l'épaisseur du papier, puis sans que l'on ne puisse rien faire, ils disparaissent en même temps que le sens du moment qui les a fait naître.



Sur l'étendue, derrière le rideau se plissent montagnes, collines et ruisseaux secrets, mensonges et regrets dorment et dansent à haute voix sur les pages incertaines d'un livre en partance. Dans la moindre brèche de temps en temps, évitant toute pensée, se glisse, lentement mais avec fracas, quelque morceau de temps aux allures de paquebot.



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