dimanche 8 avril 2018

Peu importe l'homme...

Signe après signes, la ligne s'étire et s'allonge, formant sans cesse de nouveaux horizons. Ceux-ci sans cesse au rythme du passant s'étirent et s'allongent, revenant avec constance sur les traces devenues illisibles de leurs anciens passages. Derrières elles, les ombres de leurs pas, à leur image, sans bruit s'étirent, s'allongent, caressent et puis s’effacent. Le passage est là dans la ronde continue... 
 – Regardez comment les hommes ont bien nettoyé la place et l'ont rendue parfaitement plane. Rien qui dépasse, rien qui attire le regard. Une sorte de vide sur lequel tout ce qui sera construit sera l'image d'un certain ordre.
– C'est comme un livre qui serait encore vierge.
– C'est cela même et si un illettré regardait ce livre il ne pourrait rien y lire, il y verrait des signes, mais il ne saurait reconnaître des lettres qu'il ignore.
– Le poteau en est-il le centre?
– Oui, cela sera, mais pas seulement.
– Vous ne m'avez pas dit qui était l'homme qui manie le maillet.
– Peu importe l'homme, c'est la fonction qui compte.
– N'importe qui peut le faire?
– N'importe qui à condition qu'il ait été préparé.
– Y-a-t-il des règles très précises qui président à l'ouvrage?
– Certainement pas dans le sens auquel certains veulent croire.
– Le cirque ne doit-il pas être orienté vers le soleil qui se lève?
Depuis les temps les plus reculés, le soleil n'a jamais quitté le centre de la pensée des hommes. Tout au plus a-t-il perdu sa réalité divine pour n'en devenir que l'un des symboles.  

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