vendredi 11 mai 2018

Une communauté de destin


"[...] il en faisait le point de départ d'une réflexion sur le dépouillement de l'homme, sur sa finitude. Et Derrida en profitait pour souligner l'aveuglement de notre tradition métaphysique dite «anthropocentrique», c'est-à-dire obsédée par la prééminence de l'humain sur les autres vivants. De fait, la pensée occidentale a longtemps défini l'animal par ce qui lui fait défaut : la raison, l'inconscient, la pudeur, le rire... Si bien que, aujourd'hui encore, notre imaginaire reste souvent dominé par la vieille conception cartésienne de «l'animal-machine», incapable d'accéder au langage, dépourvu de sentiments et de subjectivité, privé de tout droit. Or les choses sont en train de changer, notamment avec les avancées de la recherche puisqu’à lire les travaux des paléoanthropologues, des zoologues ou des éthologues, on se dit que la foi dans le «propre de l'homme» se trouve désormais soumise à bien rude épreuve, et que, plus le temps passe, plus nous devons prendre acte qu’observer les animaux, les regarder vivre, vivre avec eux aussi, c’est découvrir une communauté de destin."

La chronique de Jean Birnbaum, France Culture




– Aimeriez-vous savoir, vous aussi, ce que font ces restes épars gisant ici comme des jouets cassés?

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