jeudi 31 mai 2018

La soif du natal


" En deçà de ces configurations dessinées dans la langue, en deçà de ces réseaux de significations locales, il y a une signifiante universelle dont nous avons soif. Antérieure à tout fractionnement, à toute opération de discernement aussi bien que d’entendement, mais à la source des deux, elle précède et excède toute lucidité de savoir. Parce qu'elle renoue avec une lucidité puissance elle, non de savoir mais de puissance et d'accueil, la poésie est un ressourcement perpétuel de la langue. Elle entretient dans la langue la soif du natal."


Décidément, je le répète, mais vous m'étonnez, ce que vous venez de décrire est un peu ce qui constitue leur travail. Vous savez, le fait qu'une de leurs oreilles...
– Pur juger, faut-il que...
– Je vous le disais, le fait est qu'une de leurs oreilles est placée plus haut que l'autre fait qu'ils peuvent capter les très légères différences et les variations dans les temps d'arrivée des ondes sonores, ce qui leur permet des nous localiser et ainsi de faire de nous des proies plus ou moins faciles.
– Mais, je vous le disais aussi, faut-il pour bien juger, avoir les deux oreilles pareilles?
– Cela n'a rien à voir avec la hauteur...
– .... et pourquoi dites-vous des proies?
– Parce que ce sont des chasseurs.
– Pourrait-il nous arriver quelque chose de fâcheux s'ils connaissaient notre présence?
– Tout dépendrait de la sorte de pensée que cela produirait en nous-même et de l'état dans lequel ils seraient.
– Ont-ils des états d'âmes?
– Bien entendu, mais ces états influent peu sur leurs décisions.
– Alors que craignez-vous?
– Je ne peux pas vous le dire. Si, par mégarde, une part de ce que je vous dit était entendue, je crois que nous pourrions mettre fin à notre voyage et conséquemment à la mission que je suis en train d'accomplir.
– Pour ce qui est de mon entendement, je ne suis pas sûr que cela changerait grand-chose mais je suis surpris, j'étais presque certain que vous avez laissé tomber cette quête que vous aviez l'air de trouver vaine.


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