mardi 8 janvier 2019

(8) À propos de décors


« Quels progrès nous faisons. Au Moyen Âge ils m'auraient brûlé; à présent ils se contentent de brûler mes livres.» 

Sigmund Freud




Quatre-cents-cinquante-sixième rapport de Don Carotte
Extrait du Grand Cahier Noir



 Chère, Blanche et Triste Figure répondant au Noble Nom de Guisbert


Devient polémiste celui qui dénonce la polémique... ou la déroute de l'égaré.

Vous rendez-vous compte, Cher Missionnaire et Flamboyant Guisbert, à quel point, tragi-comique, vous vous placez au centre de ce que vous osez appeler l'Union?

"Et je gage que peu ou prou soient capables d'interpréter les symboliques qu'il a voulu y mettre."

J'avoue que moi aussi j'ai mis un peu de temps pour comprendre cette missive. J'ai dû aussi, sans vouloir vous manquer de respect, Cher et Bienveillant Missionné, mettre en route mon imagination pour comprendre sans Vous trahir ce que Vous essayez de faire comprendre par ce galimatias à propos de la réalisation d'un décors concernant le costume de Votre Personnel.
– Vous n'y comprenez rien?
C'est donc qu'il n'y a rien à comprendre...
Raisonnement simpliste, s'il en est... mais guère surprenant...
Vous oubliez de dire à ce sujet que Vous aviez acquiescé à ce projet... Sachant combien Vous étiez capables de Vous échauffer, comme chacun, s'agitant intérieurement sur Vos banquettes, parlant, presque silencieusement en rattrapant in-extremis un mot qui se serait échappé, de tout et de rien, surtout de rien ou de l'idée que l'on peut s'en faire et qui nous sert de mesure, selon Vos humeurs, bien entendu, j'avais, prudemment, mis en avant une condition, lorsque la commande m'avait été présentée... Cette condition était que Vous deviez, Vous et tous les membres de Votre association, approuver clairement l'idée d'un tel travail. Cela avant qu'il ne soit commandé, tout en précisant noir-sur-blanc que moi-même je ne le trouvais pas nécessaire. C'était un travail intéressant. Très intéressant même... mais pas nécessaire... Tel était mon avis. J'ai en ma possession tous les échanges à ce propos. C'est avec Votre accord et sur Votre insistance, relayée par Votre Lieutenant de l’Époque, c'était son rôle, démocratique s'il en fût, que je me suis mis à la tâche. Je Vous trouve, sur ce point quelque peu cavalier, prétentieux et certainement proche d'une sorte de manipulation de langage, proche parent du mensonge, qui Vous arrange aujourd'hui... Je serai, selon Vous, le seul capable d’interpréter ce que j'ai voulu y mettre... Bien que je ne devrais pas être surpris, je Vous avoue que cela me laisse songeur... Avez-Vous déjà essayé? Seulement essayé de comprendre ou de vous souvenir... Avez-Vous questionné? Avez-Vous écouté les trois communiqués, peu avares de détails, que j'y ai consacré? Sans tenir compte du fait que tout a été présenté et discuté en son temps, c'est-à-dire avant la réalisation finale. Un temps où il était encore de notoriété publique que "rien ne pouvait être fait sans Votre Consentement  Éclairé"*...
Ou alors, là aussi, ce n'était pas compréhensible...
Après tout c'est possible. Pourquoi, alors, avez-Vous donné Votre Accord? À ma connaissance un seul d'entre-vous, Michel S. s'était opposé au projet sans pour autant avoir écouté la moindre argument que je présentais alors... C'était son droit.
Mais de là à me faire passer pour un... comment dire ce que Vous ne faites que suggérer, avec Maestria, sans tomber dans le piège que Vous me tendez comme un Petit Bourgeois Vaniteux. Le mot, ou le qualificatif insidieusement tu, restera imprononçable ou muet.Vous êtes certes Premier Ministre d'un Temple et d'une Tyrannie qui ne dit pas son nom, pourtant reconnu, et qui se cache derrière un secret de pacotille... distribuant les satisfécits et les opprobres, mettant à ban et Vous répandant en une immonde et pleureuse litanie dans laquelle, toujours, Vous y jouez le premier et triste rôle de victime. Rien ne devait, ne devrait se faire sans Votre Accord... cela a été... avec Votre Accord... et tout se défait... selon Votre Volonté... Tout... ou presque... malgré Vous... Victime, vous l'êtes, parce que vous le voulez... Victime, je ne le suis pas. C'est pourquoi j'ai le pouvoir de le dire... et Vous de ne pas l'entendre...

* Comme me l'avait confié mot pour mot un autre Grand Cap'tain de l'époque, le Très Éclairant Alix, Bienheureux Ébaffé de son État... lui aussi... 

 

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