Méphistophélès:
- Bon, c'est un moyen qui ne demande ni argent, ni médecine, ni sortilège: rends-toi tout de suite dans un champ, mets-toi à bêcher et à creuser, resserre ta pensée dans un cercle étroit, contente-toi d'une nourriture simple:
vis comme une bête avec les bêtes, et ne dédaigne pas de fumer toi-même ton patrimoine;
c'est crois-moi, le meilleur moyen de te rajeunir de quatre-vingts ans.
Faust:
- Je n'en ai pas l'habitude, et je ne saurais m'accoutumer à prendre en main la bêche.
Une vie étroite n'est pas ce qui me convient.
Méphistophélès:
- Il faut donc que la sorcière s'en mêle.

– Habillez-vous, mon Maître, il est que vous quittiez votre palais et découvriez ce qui ne peut s'accepter.
– Pourquoi me parler si rudement après m'avoir tant fait saigné ?
– Une très légère égratignure… mais il n'est point temps de parler de cela. Cependant… ce moment est propice pour une chose bien plus importante…
– Pourquoi me parler si rudement après m'avoir tant fait saigné ?
– Une très légère égratignure… mais il n'est point temps de parler de cela. Cependant… ce moment est propice pour une chose bien plus importante…
– De quoi s’agit-il?
– Vous allez le découvrir… profitons-en. Afin de ne pas être trop voyant, emportez les habits de votre valet. Prenez cette béquille pour qu'en tout temps vous ayez un appui qui vous aidera à ne point trop boiter. Veillez à ce qu'elle ne prenne racines... Vous pourriez aussi, d'un léger coup de crayon, gommer cet air de bébé que vous avez conservé. Renoncez à votre couronne, sortez de l’étroitesse où l’on vous a enfermé et couvrez-vous le chef afin de ne point être vu de ceux et de ce que vous ignoriez.
– Seriez-vous fou?
– Moins que vous… Monsieur… Venez, il en va de votre salut.
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