« Une cendre noire , poussière de métaux vomis par l’éruption; des
amas de scories fragiles, que la vitrification préserve de l’action des
éléments, mais qui craquent sous le pied comme des ossements épars; …
des murailles naturelles d’une lave rouge qu’on prendrait pour de la
brique, les gigantesques cristallisations du basalte, et partout sur les
minéraux les étincelles et les lames d’une pluie de métaux en fusion
que fouetta jadis une tempête sortie des entrailles des la terre. »
George Sand dans Lélia
Dormait sous un ciel pur, sans trouble et sans déni.
Les astres accrochés aux voûtes éternelles
Veillaient, rois lumineux des hauteurs solennelles.
L'air, limpide et léger, errait sans un soupir,
Et le temps suspendu semblait s'évanouir.
Pas un bruit, pas un signe, et le monde immuable
Pas un bruit, pas un signe, et le monde immuable
Reposait sous la voûte comme une paix admirable.
Mais soudain, un frisson court sur l'horizon noir,
Comme une brise lointaine qu'on entend sans le vouloir.
Un éclat, vacillant aux confins de la sphère,
Mais soudain, un frisson court sur l'horizon noir,
Comme une brise lointaine qu'on entend sans le vouloir.
Un éclat, vacillant aux confins de la sphère,
Tremble et meurt en rasant l'azur froid de la terre.
Puis l'air devient plus lourd, la nuit perd son éclat,
Puis l'air devient plus lourd, la nuit perd son éclat,
Un vent sourd et pesant s'élève pas à pas.
Les étoiles, d'abord, frémissent, incertaines,
Puis fuient sous un linceul de brumes souterraines.
Le ciel, tel un miroir où le sang se répand,
Les étoiles, d'abord, frémissent, incertaines,
Puis fuient sous un linceul de brumes souterraines.
Le ciel, tel un miroir où le sang se répand,
S'embrase lentement de reflets inquiétants.
Un long râle étouffé s'échappe du silence,
Un long râle étouffé s'échappe du silence,
Et la roche gémit sous une étrange offense.
Un souffle empoisonné, montant des profondeurs,
Exhale un noir parfum, un venin de torpeur.
La brume s'épaissit, rampante et sépulcrale,
Un souffle empoisonné, montant des profondeurs,
Exhale un noir parfum, un venin de torpeur.
La brume s'épaissit, rampante et sépulcrale,
Voilant d'un deuil ardent la clarté sidérale.
Alors, un trait de feu lacère l'horizon,
Un cri sourd retentit, grondement sans raison.
L'ombre éclate et s'emplit d'une clameur première,
Alors, un trait de feu lacère l'horizon,
Un cri sourd retentit, grondement sans raison.
L'ombre éclate et s'emplit d'une clameur première,
Et tout se tord, frappé d'une rouge lumière.
La montagne frémit, son sommet se déchire,
La montagne frémit, son sommet se déchire,
Et l'abîme, écumant, libère son empire.
Un flot rouge et brûlant, ivre de sa prison,
Un flot rouge et brûlant, ivre de sa prison,
Bondit hors du néant en un sombre frisson.
Un fleuve incandescent, hésitant, suspendu,
Un fleuve incandescent, hésitant, suspendu,
S'arrête, tourbillonne en un grondement dru.
Il vacille, il rugit, il cherche sa conquête,
Il vacille, il rugit, il cherche sa conquête,
Et tremble avant d'élire un chemin pour sa quête.
Le ciel, fendu de feu, se ferme sur la terre,
Le ciel, fendu de feu, se ferme sur la terre,
Le jour est consumé sous l'ombre incendiaire.
Dans la cendre et la nuit, un nouveau monde naît,
Où le temps se dissout et où tout est défait.
Dans la cendre et la nuit, un nouveau monde naît,
Où le temps se dissout et où tout est défait.
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