« Les phénomènes s’entrecroisent. N’en voir qu’un, c’est ne rien voir.»
Victor Hugo, La mer et le vent
Le Colonel Pantin, au milieu d'un archipel aride et rugueux, sous l'assaut en tous sens des eaux déchaînées et caressé par l'immensité du ciel, se met à dialoguer avec la voute puissante, masse rocheuse bleuâtre, par endroits à peine refroidie, constituant les parois du volcan qui, il y a peu encore, crachait l'enfer tout entier et qui maintenant immobile et roide interdisait tout passage.
– Nous connaissons-nous?
– Je ne le crois pas...
– Mais si, je crois que vous croyez... sans cette croyance vous ne vous adresseriez pas à moi. Nous nous connaissons depuis longtemps...
– Que voulez-vous dire par là?
– Tu es en moi et je suis en toi.
La pierre parlait simplement, mais ce qu'elle disait... ou ce que le Colonel Pantin croyait entendre, se répercutait en tous sens à l'intérieur de chaque mot. Comme si chacune de ces paroles pouvait être vues dans miroirs sans fin.
Là, dans l'archipel rude, où les flots en colère
Rongent l'âpre rocaille aux soupirs de la mer,
Le Colonel Pantin, sous l'ombre solennelle,
Placidement fait face à la voûte éternelle.
Le mont, figé, muet, dans sa robe cendrée,
Trône impassible et noir, sentinelle sacrée.
Lui qui vomit jadis la fournaise et la foudre,
Repose à présent sous des larmes de poudre.
Pantin, levant les yeux vers l'auguste paroi,
D'un souffle incertain interroge l'émoi.
Nous connaissons-nous? dit-il, tremblant, austère,
À la pierre assoupie sous les cendres amères.
Mais dans l'ombre un écho, vibrant d'étrangeté,
Dans l'air lourd se déploie et vient le hanter.
Je ne le crois pas... gémit la roche dure,
D'une voix indistincte, errante en la brisure.
Mais si! s'écria-t-il, transi d'un trouble obscur,
Sans croire en ma voix, tu resterais murmure.
Depuis l'aube du temps, nous sommes liés ensemble,
Par le feu, par la nuit, par l'effroi qui te tremble.
Que veux-tu dire? gémit la pierre insondable,
Dont la voix, pour le pantin, demeure insondable.
Tu es en moi, je suis en toi, roc farouche,
Et chaque mot, ici, résonne en mille bouches.
Alors, dans le silence où bruissait l'éther,
La voix du mont rugit, profonde comme un enfer.
Elle s'étend, se brise, et partout se réplique,
Comme un flot de miroirs en reflets chimériques.
Le Colonel, frappé d'une étrange stupeur,
Sent son corps s'alourdir sous un poids intérieur.
Ses membres, autrefois prompts aux gestes, aux parades,
Se figent lentement dans une ombre maussade.
Son souffle même hésite et son sang ralenti,
Tandis que sous ses yeux, tout semble réuni:
La pierre qui l'accueille et son propre silence,
Se fondent à la fois dans la même présence.
Comme un roc façonné par l'écho du néant,
Il demeure immobile, un reflet de l'instant.
Rongent l'âpre rocaille aux soupirs de la mer,
Le Colonel Pantin, sous l'ombre solennelle,
Placidement fait face à la voûte éternelle.
Le mont, figé, muet, dans sa robe cendrée,
Trône impassible et noir, sentinelle sacrée.
Lui qui vomit jadis la fournaise et la foudre,
Repose à présent sous des larmes de poudre.
Pantin, levant les yeux vers l'auguste paroi,
D'un souffle incertain interroge l'émoi.
Nous connaissons-nous? dit-il, tremblant, austère,
À la pierre assoupie sous les cendres amères.
Mais dans l'ombre un écho, vibrant d'étrangeté,
Dans l'air lourd se déploie et vient le hanter.
Je ne le crois pas... gémit la roche dure,
D'une voix indistincte, errante en la brisure.
Mais si! s'écria-t-il, transi d'un trouble obscur,
Sans croire en ma voix, tu resterais murmure.
Depuis l'aube du temps, nous sommes liés ensemble,
Par le feu, par la nuit, par l'effroi qui te tremble.
Que veux-tu dire? gémit la pierre insondable,
Dont la voix, pour le pantin, demeure insondable.
Tu es en moi, je suis en toi, roc farouche,
Et chaque mot, ici, résonne en mille bouches.
Alors, dans le silence où bruissait l'éther,
La voix du mont rugit, profonde comme un enfer.
Elle s'étend, se brise, et partout se réplique,
Comme un flot de miroirs en reflets chimériques.
Le Colonel, frappé d'une étrange stupeur,
Sent son corps s'alourdir sous un poids intérieur.
Ses membres, autrefois prompts aux gestes, aux parades,
Se figent lentement dans une ombre maussade.
Son souffle même hésite et son sang ralenti,
Tandis que sous ses yeux, tout semble réuni:
La pierre qui l'accueille et son propre silence,
Se fondent à la fois dans la même présence.
Comme un roc façonné par l'écho du néant,
Il demeure immobile, un reflet de l'instant.
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