mercredi 12 février 2025

 

Extrait du cahier d'Asinus, l'âne "citaphore"

À force d'être scruté, nommé, cerné ou défini sous toutes ses facettes, l'objet se fige dans l'aridité du connu. Chaque mot qui prétend l'éclairer en chasse l'ombre, chaque description qui l'enserre en éteint le mystère. Or, l'imagination ne s'épanouit que dans l'inachevé, dans le silence des contours imprécis.
Là où le langage clôt, elle ouvre; là où l'analyse dissèque, elle rêve. Mais que reste-t-il à rêver quand tout a été dit? L'objet, saturé de significations, n'offre plus de faille où l'esprit puisse s'engouffrer. Il devient une présence inerte, un territoire conquis, déserté par la magie de l'inconnu.

 
 
 
Le sable en volutes, lacérant les rochers,
Dérobait furtivement à la terre son visage figé.
Puis l'ombre s'épaissit, plus lourde, menaçante,
La lumière du jour devint incandescente.
Le ciel tissa de flammes un étrange dessein,
Rougeur d'un crépuscule en plein cœur du matin.
Un râle sourd monta des entrailles du monde,
Et la terre frémit sous l'assaut de ses ondes.
 
 

 

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