dimanche 23 août 2009

« Ils sont encore en cet heureux point, de ne désirer qu'autant que leurs nécessités naturelles leur ordonnent ; tout ce qui est au-delà est superflu pour eux, ils s'entr'appellent généralement, ceux de même âge, frères ; enfants, ceux qui sont au-dessous ; et les vieillards sont pères à tous les autres. Ceux-ci laissent à leurs héritiers en commun cette possession de biens indivis, sans autre titre que celui tout pur que nature donne à ses créatures, les produisant au monde. Si leurs voisins passent les montagnes pour les venir assaillir, et qu'ils emportent la victoire sur eux, l'acquêt du victorieux, c'est la gloire, et l'avantage d'être demeuré maître en valeur et en vertu ; car autrement ils n'ont que faire des biens des vaincus, et s'en retournent à leur pays, où ils n'ont faute d'aucune chose nécessaire, ni faute encore de cette grande partie, de savoir heureusement jouir de leur condition et s'en contenter. »

Michel de Montaigne, Essais, Livre premier, chapitre XXXI


« Ces impies ont l’audace et la témérité des barbares bravant sans vergogne l'Ordre et la Loi. Aussi suis-je au comble de la surprise de constater qu'ils aient l'audace de croire que de tels attentats peuvent se commettre au milieu de la cité sans que personne n'en sache rien.
Je le sais, car lorsqu'il est minuit et que la cité s'est endormie, je profite des largesses de la nuit et je me mets à longer les chemins interdits. »

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