mercredi 5 août 2009


Suite à ma découverte d'hier, je dois vous avouer cher Joachim, que mon moral est bien remonté. Heureusement car le temps, lui, s'est gâté. Il souffle continuellement un vent violent et des vagues druyntes balayent la plage. C'est vraiment le cas de le dire. Il ne reste rien, vraiment rien que du sable en continuel mouvement. C'est propre mais assez effrayant. J'ai voulu remonter la falaise pour continuer mon exploration, mais je n'ai pas pu. À mesure que je montais le vent était plus puissant. C'est à peine si je tenais sur mes pieds. J'ai dû redescendre près de la plage où, finalement c'est là qu'il est le moins fort. Ne pouvant faire autrement je me suis mis à admirer ces vagues gigantesques avec lesquelles je jouais autrefois et que je rêvais d'apprivoiser. Je crois même, pour autant que je puisse croire en mes souvenirs, ce qui est plutôt hasardeux je vous le concède, que j'y suis arrivé quelquefois.


Et puis il me plait, en cette période aussi agitée, de revoir ces images insouciantes où il suffisait de jouer pour que le monde s'organise selon nos humeurs. Quand est-il aujourd'hui ? Dans le fond, le jeu pourrait être le même, juste moins apparent et notre esprit moins joyeux. Il se peut aussi, cher Joachim, que j'exprime ainsi une sorte d'espoir. C'est ainsi aussi que je scrute la plage chaque matin, dans l'espoir d'y trouver quelque page perdue venue s'échouer là, à mes pieds. Quand dela arrive, je me penche, je mets un genou à terre et, la saluant au passage, je la lis avec lenteur et ferveur. Naturellement il est rare que le texte soit complet, alors sitôt après l'avoir relu, je me mets en quête de l'avant et de l'après. C'est ainsi que je me suis mis à écrire. Pour combler le manque d'avant et le manque d'après. Je recueille le moindre papier sur lequel je puisse écrire. Dans le fatras du pêcheur il y avait un crayon. J'en ai pris le plus grand soin et je ne le taille qu'avec la plus grande concentration de telle manière de ne rien perdre et qu'ainsi il dure le plus longtemps possible.

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