samedi 8 août 2009

« Ne pas rire, ne pas pleurer,
ne pas détester mais comprendre. »

Baruch Spinoza, Traité politique, I, 4.


Tant que j'étais gouvernant, je pouvais penser que je n'étais guère gouverné, si bien qu'il ne me venait pas à l'idée que j'eusse du résister. Aujourd'hui, je dois me l'avouer puisque je n'ai plus d'interlocuteur: c'est pour moi une chose bien étrange que de me parler à moi-même, mais il me semble que ne parler parler serait le meilleur moyen de céder à cette sorte d'indolence qui mène droit à la folie. Je la vois s'approcher quand du fond de l'horizon quelques légers nuages se rassemblent, l'air de rien pendant que je cède en silence à mes rêveries d'enfant. Si je n'y prend garde, quelques instants après ils ont déjà parcouru une distance appréciable, ils ont grandis de manière conséquente et pour finir se mettent à se rassembler jusqu'à former un ensemble tout-à-fait improbable qui se met à me parler. Chose insensée, je le sais, mais je ne le sais que lorsque je le dis. Si donc je me tais... ils parlent...

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