Épisode 42
Je désirerai ne pas vous induire en erreur, quant à ce qui concerne cette science ;
il est si difficile d'éviter la fausse route ; elle renferme un poison si bien caché,
que l'on a tant de peine à distinguer du remède ! Le mieux est dans ces leçons là,
si toutefois vous en suivez, de jurer toujours sur la parole du Maître.
Au total... arrêtez-vous aux mots ! et vous arriverez alors
par la route la plus sûre au temple de la certitude." *
il est si difficile d'éviter la fausse route ; elle renferme un poison si bien caché,
que l'on a tant de peine à distinguer du remède ! Le mieux est dans ces leçons là,
si toutefois vous en suivez, de jurer toujours sur la parole du Maître.
Au total... arrêtez-vous aux mots ! et vous arriverez alors
par la route la plus sûre au temple de la certitude." *
Le Fou
– Mon Bon Roi, ce chien tremble et n'est guère rassuré... il est
manifeste qu'il a peur. Regardez ce regard halluciné qu'il cherche
vainement à cacher. Il m'a dit tout-à-l'heure qu'il entendait des voix
et que ces voix s'adressaient à vous-même. Or, voyez-vous, si j'ose
dire, il me semble que nous ne voyons rien, et surtout ce que nous entendons, ne seraient rien d'autre
que le chant de vos sirènes...
Le Roi
Le Roi
– Je peux le comprendre. Mais dites-moi, quelle est cette odeur putride ? Ces
mystérieuses effluves sont-elles les émanations de votre cuisine ou le
signe concret de réalités qui nous seraient insaisissables?
Le Fou
Le Fou
– Mon Bon Roi, l'idée selon laquelle il existerait certaines sortes de
monde parallèle est chose dangereuse, notre cité, à votre convenance,
est bâtie sur les fondements de la raison et je crains que ce vous
concevez ne soit que le résultat d'un phénomène le plus vulgaire : ce
chien errant est sous l'emprise de la peur et il dégage, de par ce fait,
ce fumet si peu alléchant.
Le Roi
Le Roi
– Eh bien soit, votre beau discours m'a convaincu. Vous êtes
manifestement l'homme de la situation. Il me semble évident que ce sera
vous qui allez faire office de goûteur. Démontrez-nous, cher et brillant
Orateur, l'inoffensive activité de votre chef d'œuvre.
Le Fou
Le Fou
– Je n'en demandais pas tant... je le ferai sans coup férir et avec grand
plaisir; mais, dans ce même ordre d'idée qui vise à la protection de
votre Altesse, il me semble que je devrai dès lors aussi me sacrifier et
profiter des leçons particulières à propos des zones perceptives
émoussées de votre Seigneurie pour juger du bon fondement et des
conséquences pour l'instant inoffensives de leurs actes mais qui ne sont
pas sans un certain danger. Vous seriez alors tout-à-fait réconforté et
pourriez alors, en confiance, profiter pleinement et sans arrières
pensée de leur enseignement.
Le Roi
Le Roi
–
Je n'ai pas entièrement compris le sens de votre discours mais il n'est
certainement pas dépourvu de bon sens. Si j'obtiens l'accord de mes
enseignantes il en sera fait selon votre proposition. Permettez que je
leur en touche un mot et que nous prenions ensemble, elles et moi, le
temps de l'introspection profonde et de la réflexion.
"Cesse donc de te jouer de cette tristesse qui,
comme le vautour, dévore ta vie.
En si mauvaise compagnie que tu sois,
tu pourras sentir que tu es homme avec les hommes :
cependant on ne songe pas pour cela à t'encanailler.
Je ne suis pas moi-même un des premiers ;
mais, si tu veux, uni à moi, diriger tes pas dans la vie,
je m'accommoderai volontiers de t'appartenir sur le champ.
Je me fais ton compagnon, ou, si cela t'arrange mieux,
ton serviteur ou ton esclave." *
* Faust, Goethe, livre de poche
Le Roi se retire avec ses conseillèrestu pourras sentir que tu es homme avec les hommes :
cependant on ne songe pas pour cela à t'encanailler.
Je ne suis pas moi-même un des premiers ;
mais, si tu veux, uni à moi, diriger tes pas dans la vie,
je m'accommoderai volontiers de t'appartenir sur le champ.
Je me fais ton compagnon, ou, si cela t'arrange mieux,
ton serviteur ou ton esclave." *
* Faust, Goethe, livre de poche
Nous allons voir que notre serviteur, ayant œuvré avec succès dans sa quête, est bien prêt d'accéder à ses propres désirs.
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