jeudi 27 juillet 2017

L'Abysse (4)

"L’utilité générale, dites-vous ! mais est il rien d’utile que ce qui est juste et honnête ? et cette maxime éternelle ne s’applique-t-elle pas surtout à l’organisation sociale ? et si le but de la société est le bonheur de tous, la conservation des droits de l’homme, que faut-il penser de ceux qui veulent l’établir sur la puissance de quelques individus, et sur l’avilissement et la nullité du reste du genre humain ? Quels sont donc ces sublimes politiques qui applaudissent eux-mêmes à leur propre génie, lorsque, à force de laborieuses subtilités, ils sont enfin parvenus à substituer leurs vaines fantaisies aux principes immuables que l’éternel législateur a lui-même gravés dans le cœur de tous les hommes?"*


Platon repense à ces représentations qu'ils firent, lui et quelques comparses rescapés du naufrage lors de mémorables spectacles dans le cirque qu'ils fondèrent. 

– Tout alors était si étrange et tant .... qu'il n'y eu personne qui sache poser la vraie question. Celle qui eut pu faire que le naufrage qui allait advenir eut pu être évité. Ce ne fut certes point faute de délibérations, de résolutions ou de négociations, non ce fut faute de savoir exprimer, partager et surtout d'accepter la diversité des points de vue. Du moins à courte échéance. Dans les brouillards épais de l'esprit, chaque argument laissait place à son contraire et le panache des uns rejoignait le panache des autres tels des pirates à l'assaut de leur propre bateau si bien que l'on entendit plus que l'on ne vit alors l'impensable: les canons de tribord furent retourné vers bâbord et les canons de bâbord furent retourné vers tribord. Seule cette valse ne fut point sans une sorte de grâce. Il est facile d'imaginer ce que la moindre étincelle, qui ne manqua point, était capable de faire.




Étrange idée:
"Le vrai peut exister indépendamment de ce en quoi elle s'incarnerait..."**
Des années plus tard, Platon l'Ancien, devenu à son tour un"surveillant" s'acharne quotidiennement à mettre de l’ordre dans ses idées:
 
– Qu'est-ce que le vrai? Est-il nécessairement juste? Le juste n'est-il point une des qualifications ou le résultat d'un discours moral?







*   Robespierre

**  D'après Platon 



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