jeudi 20 juillet 2017

Hébétation et plénitude de l'égaré

"L'homme, ministre et interprète de la nature, n'étend ses actions et ses connaissances qu'à mesure de ses observations, par les choses ou par l'esprit, sur l'ordre de la nature ; il ne sait ni ne peut rien de plus."*



– Moi aussi je commande en obéissant...


Le Cap'tain Gabar, lui aussi, comme le dit Francis (ci-dessus) ne sait ni ne peut rien qui ne dépende uniquement de ses observations... 
Dans le plus grand des secrets, bien à l'abri des regards, il quitte son costume de parade, et de grand positiviste qu'il est redevient l'enfant qu'il a été et plonge littéralement dans des ouvrages dont il reconnait lui-même qu'ils le dépassent mais charment ses sens toujours en éveil... 

"Mais le plus grand obstacle et le plus grand égarement de l'entendement humain provient de l'hébétation, de la grossièreté et des déceptions des sens. De la sorte, ce qui frappe les sens l'emporte sur ce qui, même préférable, ne les frappe pas immédiatement. De là vient que la spéculation cesse communément quand cesse la vision, au point qu'il n'y a guère d'examen, voire aucun, des choses invisibles.
[...]
Car par eux-mêmes les sens sont quelque chose de faible et d'égarant ; et les instruments employés pour les aiguiser et pour en étendre la portée ont peu d'effet. Mais toute interprétation plus vraie de la nature s'obtient à l'aide d'instances et d'expériences convenables et appropriées. Là, les sens jugent de l'expérience seule ; l'expérience, de la nature et de la chose même."*





* Francis Bacon, Novum Organum

Aucun commentaire: