dimanche 30 juillet 2017

Le naufrage de l'Abysse (7)

Difficile de dire  exactement ce qui se passa dans la tête des uns et des autres. Toujours est-il que ce qui apparu aux uns était peut-être l'exact opposé de ce que les autres ressentaient intérieurement... et réciproquement. Le fait est aussi que tous avaient la très nette sensation d'être dans le vrai tandis que l'autre était forcément dans l'erreur. Le plus drôle dans cette situation eut pu être, et il se peut que ce soit le cas, que tous, finalement, pensaient peut-être avaient la même chose en tête... 
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"Parle, ô grande et vénérable tête, murmura Achab, si tu ne portes pas de barbe, tu parais çà et là blanchie de mousses, parle, puissante tête et livre-nous le secret qui est en toi." *

Au gré des humeurs, au hasard des incidents, l'oscillation perpétuelle du pendule entre la paix et la guerre, entre la caresse et le meurtre. Longtemps encore, envers et contre tout, splendides et interdites messes basses, on en reparlera... 



– Des femmes, il nous faut des femmes, criaient les uns pendant que les autres se voilaient la face, maniaient l'encensoir d'une main et grande chaîne de la tradition de l'autre. Et tel le moine en sa cellule se grise des euphorisantes et délicieuse blessures que la foi recueille en son sein, s'abat sur le dos des uns des autres tout ce métal en forme de maillons que forge inlassablement depuis la nuit des temps la reine de la tradition: j'ai nommé la Bêtise. Ce qui n'eut du être que caresse et mots d'esprit n'était que menace et mépris. Chacun se prenait pour un révolutionnaire et tous ne se rendaient aucunement comptes qu'ils n'étaient même plus conservateurs mais petits réactionnaires. 


* Moby Dick, Melville

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