vendredi 21 juillet 2017

La Grande Peur du Cap'tain



"Au printemps, Tipasa est habitée par les dieux et les dieux parlent dans le soleil et l'odeur des absinthes, la mer cuirassée d'argent, le ciel bleu écru, les ruines couvertes de fleurs et la lumière à gros bouillons dans les amas de pierres. À certaines heures, la campagne est noire de soleil. Les yeux tentent vainement de saisir autre chose que des gouttes de lumière et de couleurs qui tremblent au bord des cils. L'odeur volumineuse des plantes aromatiques racle la gorge et suffoque dans la chaleur énorme. À peine, au fond du paysage, puis-je voir"...*

De sa propre nature, le Cap'tain est musicien:
– J'aime quand l'ordre des choses se met à vibrer,
aime-t'il répéter comme le refrain d'une chanson.



Le Cap'tain aime le monde. C'est un homme souriant qui aimerait être bienveillant. Il aime aussi le monde des hommes. Les vrais. Le monde de ceux qui, comme lui, aiment que le monde des femmes soit à sa place... Certes –lui arrive-t'il de songer, peut-être sans contrainte, du moins le croit-il ainsi– il aime et recherche leur compagnie, mais il craint les "mésonges" contenus dans ce qu'il appelle leurs appâts, tous faits d'un étrange et fastueux mélange d'attirance et de répulsion...


– Je connais la musique: aucun homme ne peut résister aux pièges qu'elles nous tendent et plus aucun de nous ne peut plus être celui qu'il doit être si nous les laissions être ce que nous sommes. Imaginez un monde ou elles auraient pris le pouvoir. Imaginez qu'il leur passe par l'esprit de devenir "comme des hommes" et que l'idée leur vienne, comme un mal étrange, de nous enlever nos droits...

"Sous le soleil du matin, un grand bonheur se balance dans l'espace."*




* Albert Camus, Noces, Les Éditions Gallimard 




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