Platon l'ancien n'est plus un enfant. À peine sorti de l'enfance, il s'est pris pour le Cap'tain Gabar et, l'espace d'un instant, il s'est trouvé beau... L'instant d'après il eut voulu retourner à l'enfant qu'il était. Sans succès. Une porte avait été franchie. Loin du tumulte des mondes, il médite.
– Que peut l'individu face à l'état?
On peut se demander si ce
n'est pas une sorte de face-à-face avec soi-même.
Platon redevenu lui-même n'est plus un enfant. Il se demande si l'individu qu'il est vraiment
pourrait faire face à cet autre, qui représente l'autorité et qui est lui-même (sous la forme du Cap'tain)?
– Ce n'est que là que je peux
tout...
Alors? Alors, en simplifiant à l'excès (peut-être): si
l'état le représente il pourrait tout face à l'état, puisque l'état est
censé être lui, comme il est tout le monde... Du moins en théorie... En
réalité nous sommes bien loin du comptes. L'état n'a jamais été le
représentant d'autre chose que lui-même, une entité qui se représente
elle-même, et le rapt a lieu dès la nomination, l'élection. L'individu, à
peine élu, perd sa condition originelle et accède à celle dans laquelle
il représente les autres. Il n'y a qu'un tout petit pas à faire pour
qu'il puisse s'imaginer qu'il les connait, sans quoi il n'aurait pas été
élu...
Que peut l'individu face à l'état?
Il peut dire. Encore faut-il pour cela qu'il puise dans une énergie, qui manque bien souvent, et dans le courage d'affronter le pire: l'opinion publique.
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