jeudi 27 juillet 2017

L'abysse (3)

« Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant, j’ai cru que, dans l’emploi où je me trouve, je n’avais rien de mieux à faire que d’attaquer par des peintures ridicules les vices de mon siècle ; et comme l’hypocrisie, sans doute, en est un des plus en usage, des plus incommodes et des plus dangereux, j’avais eu. Sire, la pensée que je ne rendrais pas un petit service à tous les honnêtes gens de votre royaume, si je faisais une comédie qui décriât les hypocrites, et mit en vue, comme il faut, toutes les grimaces étudiées de ces gens de bien à outrance, toutes les friponneries couvertes de ces faux-monnayeurs en dévotion, qui veulent attraper les hommes avec un zèle contrefait et une charité sophistiquée.»*



 – Si les perspectives se modifient ce n'est pas sans intérêts.

Sans autres préliminaires, revenons quelque mois en arrière. Platon exerce sa mémoire à propos L'Abysse, bateau bien-aimé sur lequel il tente de naviguer. Chacun devrait se rendre compte à quel point il est difficile de rendre compte... Telle pourrait être la première des devises. Ce ne serait point là un exercice si léger qu'il apparait, mais il se trouva que cela ne fut fait qu'en de bien rares occasions. En dehors des bien rares secrétaires qui ont écrit –est-ce là le bon mot?– l'histoire de cette épopée finissante.
Sur le point d'expier cruellement les libertés de langage qu'il s'était lui-même attribuées, Platon sait qu'au travers des surprises et des péripéties toujours nouvelles il se peut que se fasse jour un immensité cachée non par la réalité mais tout au contraire par une sorte d'imagination à l'envers qui ne fait rien apparaitre mais au contraire masque en l'attirant à la manière dont on imagine des trous noirs des pans entiers de manifestations que l'on a précisément peine à imaginer ou simplement dont l'on a pas l'habitude.







* Lettre de Molière (extrait) à Louis XIV 


 

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