lundi 12 octobre 2015

12 octobre (60) Lors de nos rêves

Épisode 60


Cher Joachim
Qu'il est loin le temps où nous nous bercions d'illusions... Nostalgie? Non. Pas du tout. Je ne regrette en rien le "temps des mensonges". À commencer par ceux que nous nous faisions à nous-mêmes... Car il faudra bien s'y résoudre, tout, ou presque, était une sorte de mensonge... À commencer peut-être par ces silences de la mémoire qui font qu'à espaces plus ou moins réguliers nous avons l'impression de nous réveiller sans nous souvenir de nous être couché.



Allongés sur la plage, Lancinante et Don Penúl, chacun selon ses qualités, peinent à se remettre sur pieds. Don Penúl se réveille à peine :

– Il faut que je vous dise, Lancinante, que tout à l'heure, alors que vous me sauviez d'une fatale noyade, j'entendis des voix. Ou plutôt une voix venue du ciel. Cette voix, douce à mes oreilles, me parlait de choses et d'idées que je ne connaissais pas. Je me demande, et par suite je vous demande s'il se peut que vous puissiez, tout en restant discret, sur ce point m'éclairer ?

Lancinante

– Dites toujours, Don Penúl, comme vous pouvez le constater, nous sommes seuls et si le scintillement qui nous entoure nous transporte dans une voie aux apparences célestes, ce n'est qu'un effet de la fatigue de nos sens. Nous ne sommes que deux pauvres hères revenus d'un long voyage, allongés sur la plage et l'or de nos rêves n'est rien d'autre que sable brûlant.

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