dimanche 4 octobre 2015

4 ocrobre (51) Comment le dire...

Épisode 51


Cher Joachim
Il est des jours où il fait silence. Des jours où rien ne parvient à nos oreilles. Alors les yeux se libèrent et se mettent en quête sans que notre tête ne les guide. Au moins pour un instant. Jusqu'à ce que l'impensable ou l'irrationnel se produise... je ne sais comment vous le dire...

«Un arrosoir, une herse à l'abandon dans un champ, un chien au soleil, un cimetière misérable, un infirme, une petite maison de paysans, tout cela peut devenir le réceptacle de mes révélations. Chacun de ces objets, et mille autres semblables dont un œil d'ordinaire se détourne avec une indifférence évidente, peut prendre pour moi soudain, en un moment qu'il n'est pas du tout en mon pouvoir de provoquer, un caractère sublime et si émouvant, que tous les mots, pour le traduire, me paraissent trop pauvres. Ces créatures muettes et parfois inanimées s'élancent vers moi avec un amour si entier, si présent, que mon regard comblé ne peut tomber alentour sur aucune surface morte. J'ai alors l'impression que mon corps est constitué uniquement de caractères chiffrés avec quoi je peux tout ouvrir. Ou encore que nous pourrions entrer dans un rapport nouveau, mystérieux, avec toute l'existence, si nous nous mettions à penser avec le cœur.»

Hugo von Hofmannsthal: La lettre à Lord Chandos, Paris, NRF, p. 81.




L'homme sans nom s'attache à ce qu'il croit...

 Sans Nom (chien de son état)
« Tous occupés dans l'examen de la grande horreur, ils avaient sous les yeux l'origine intacte des monstrueuses estampes sur lesquelles "l'évêque des bovins" était montré mutilé. L'étrange noisome, véritable épave flottante de la ferme, et les ecchymoses mates de la végétation des champs et des routes s'étalait sans aucune vergogne... mais souvent le nez des hommes se ferme en même temps que son esprit. »

L'homme qui fut roi se surprend à murmurer comme un refrain
– Et où allons-nous...
 

Aucun commentaire: