mercredi 28 octobre 2015

28 octobre (75) Absence

Épisode 75

 Où Marcel, poursuivant son monologue intérieur, répond sans vraiment y croire à la première lettre de Joachim.

"L'absence évoque l'absence chez celui qui l'accueille."

Walid Neill
 
Cher Joachim
Après tant d'années, je ne sais si je me réjouis du fait que vous m'ayez écrit ou si cela provient du fait que je commence à penser que tout cela n'était pas entièrement rêvé... Tout cela n'est-il point comme le sable qui me coule entre les doigts? Il est des pensées qui résistent à l'écriture, ne trouvez-vous pas? Elles se bousculent virevoltent et puis disparaissent... Il me plait de croire que...
( lignes illisibles )

Bien à vous
Joachim 
 

Sur une île déserte, Don Penúl et Lancinante, sa monture et peut-être son guide,
conversent. La nuit est tombée. Brusquement, Don Penúl se lève
et jette une poignée de sable. Dans le ciel, le sable et les étoiles se confondent. 

Don Penúl, perplexe devant la complexité de la pensée Lancinante, à demi-voix, ne cesse de s'étonner :
Ai-je vu, de mes yeux vus, ce léger scintillement qui lui fit, je le crois, fermer subrepticement une de ses paupières ?

Sans transition, à haute voix
Lancinante, dois-je comprendre de ce clin d'œil, que vous n'êtes pas entièrement sérieuse ? Si ce devait être la cas, vous me libéreriez ainsi d'une part importante de mon obligation de maintien. Si je vous ai bien compris, cet œil, le votre, que j'ai vu se fermer, me rendait-il inexistant pour moitié ?

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