Épisode 79
Bonjour à vous, cher Marcel
Hier,
je ne vous l'ai pas dit, moi aussi, il y a un certain temps... pour ne
pas dire plus... j'ai été
été fort surpris en recevant votre première lettre. Le simple fait de
l'avoir reçue m'avait rendu inquiet. Je ne vous
dirais pas, moi aussi combien la
curiosité, l'estime et l'amitié que je vous portais étaient sujette à
caution...
Si je
ne l'avais pas ouverte immédiatement et surtout si j'ai mis autant de
temps pour y répondre, c'était en raison d'une trop forte inquiétude.
Vos lettres je les ai lues et relues, non parce que j'en admirais le
style, mais parce qu'elles me montrait un passé que je ne connaissais
pas. Tout ce que je croyais connaître se révélait tout autre. Non pas
que j'aie perdu mes propres souvenirs... Mais aujourd'hui je me retrouve
avec deux mémoires sans que je puisse dire que l'une prenne le dessus
sur l'autre. Pendant des années je craignais que leurs
contenus ne vienne troubler mes espoirs. Parce que, et c'est là le plus
surprenant, j'en ai encore. Vous vous en doutiez peut-être, mais
j'aimerai préciser certains points , l'histoire de Don Penul...
suivent quelques lignes malheureusement illisibles
"De quelle existence mise en pièces cette toile est le reflet?
Regardez-la qui danse et joue joyeusement sans autre masque qu'elle même."
Walid Neill
Don Penúl, sur son île presque déserte joue avec les éléments.
–
Cela m'aide à réfléchir... Il se pourrait même que cela soit plus que
cela.... Il se pourrait que réfléchir ne soit pas autre chose que ce
jeu...
Un petit souffle de vent fait se gonfler la triste dépouille. La toile
vide s'anime et tisse d'élégantes arabesques. Don Penúl, d'abord
surpris, puis ravi, se prend au jeu.
– Venez Lancinante ! Jouez avec nous !
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