dimanche 4 octobre 2015

(52) Revirement et coup de théâtre

Épisode 52

« Les jeux de magie – ou la tricherie aux cartes – sont une métaphore de la réalité quotidienne. Il y a quelqu'un qui dit quelques choses et qui, en même temps, agit. Ce qui arrive réellement est caché dans les méandres de se paroles et surtout de ses gestes.
Et c'est différent de ce qui apparaît. »


Le passé est une terre étrangère, Gianrico Carofiglio [ Rivages ]

 Cher Joachim
Vous ne me croirez pas lorsque je vais vous raconter ce qui va suivre...
Aucun de nous ne pouvait imaginer cette sorte de scénario qui, pourtant, d'un point de vue extérieur, donc raisonnable, est la suite logique de l'histoire de celui qui fut notre roi bien-aimé...
Laissez-moi un peu de temps pour réunir mes pensées et surtout les formuler de telle manière qu'elles ne portent pas préjudice à la cause. Cause que, en tout cas pour moi, je continue, malgré tout, de défendre... En dépit du bon sens? Certes la question se pose. Mais pour l'heure ne mélangeons pas tout.



– Arrête-toi chien Sans Nom...
– Que se passe-t-il maître Bien Aimé ?
– Nous faisons demi-tour et nous rentrons au Palais.
– Maître, avez-vous bien entendu ce que je vous ai raconté?
– Autant qu'il est possible et mes moyens sont plus grand que vous ne le pensez...
– Pourrais-je connaître les raisons de ce revirement?
– Je veux écrire moi-même une fin pour cette histoire.
– Certes... vous avez fait beaucoup de progrès et votre discours dépasse largement, sur de nombreux points, notamment en long et en large, les discours de ceux qui vous ont précédés, mais écrire l'histoire n'est-il pas au-dessus de vos forces... sans compter que...
– Continuez... je vous l'ordonne...
– N'avez-vous donc pas saisi que cette rumeur que vous attribuiez aux fourmis était en fait celle de ceux dont je vous parlais il y a peu et constituent le peuple. Pour un homme, vous avez l'ouïe assez fine... et d'autant plus que vos yeux ne se sont encore point ouvert, ce qui suscite une sorte de rééquilibrage. Mais pour un chien, elle n'est encore qu'une esquisse sans compter que votre odorat...
– Que vient faire ici mon odorat?
– Une grande partie de votre vie est gérée par odorat et vous n'en savez presque rien.
– Et alors?
Eh bien... cette histoire commence à sentir...
– Allez-y puisque vous vous êtes avancé jusque là!
– Elle commence à sentir mauvais...
– Je vous l'avais dit, chien, ils sentent mauvais. Je le sens. La postérité exige des sacrifices. Je vais leur offrir le mien. Nous verrons ce qu'ils feront lorsqu'il seront devant moi. Une chose et de mimer une autre est d'agir... Après tout le mal qu'ils m'ont déjà fait...il faut que je leur parle encore une fois. Avec panache... Une fois pour toute et qui marquera l'histoire... Je vais leur expliquer... Et puis, que je sache, je porte encore la couronne... certes je la porte cachée... mais après tout, vaille que vaille,  j'y retourne et cette fois, si ils sen sont capables, ils m'entendront!
– Vous m'avez bien mal compris...
– Et alors?
– Ce n'est pas le peuple qui sent mauvais...
– Prends garde, chien, que je ne te corrige!


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