dimanche 21 mai 2017

Pontifex Maximus

"Le pire n'est pas toujours sûr."*

En ce temps-là... il y a longtemps, loin de tout... et bien après que, alors qu'il n'était encore qu'un enfant de trois ans, Platon l'Ancien se soit perdu dans les bords déchiquetés de la mer et que son père l'ait longuement cherché et retrouvé, il subsistait toujours en Platon un petit monde en miniature. Une petite part de lui-même qui, en général, est nommé souvenir. Certes, un souvenir n'est qu'un récit qui dépend des circonstances, mais qu'y-a-t'il d'autre que les récits?



Ainsi, dans son souvenir, il y a moins longtemps, le père de Platon l'Ancien: Gabar le très Ancien, du fait de sa connaissance des passages se faisait appeler le Pontissime... puis plus tard, en sautant: le Pontifex Maximus...



 Dans l'histoire qui nous occupe, ayant emmené son fils, Platon l'Ancien, après l'avoir fait quitter la terre en l’emmenant sur l'eau, au grand péril des airs de la mer et traverser le feu pour accéder au pont qu'il connaissait. Tout cela avec grande facilité.



Il en allait tout autrement pour le fils supposé du Pontifex Maximus... Si ce dernier, par la grâce des artifices parfaitement maîtrisés, pouvait aisément se mouvoir dans ces décors, le fils, lui, aveuglé autant par les fumerolles que par l'enchevêtrement chaotique des éléments disposés savamment sur son passage, c'est-à-dire au hasard, ne parvenait, comme on peut s'en douter, à reconnaître le vrai du faux.

– Pourquoi dites-vous: le fils "supposé"?
– Eh bien comme chacun peut savoir les histoires de famille ne sont jamais aussi simple qu'elles paraissent et la paternité est certainement la certitude la plus improbable qui puisse être... et les résultats du passé n'indiquent en rien ce que sera l'avenir...
– Vous êtes bien énigmatiques! Mais voyez comme moi aussi, même si je ne vois rien, je le sens... je vais accéder au sommet du cube! Il y a comme une force invisible qui me soutient...


* Le Soulier de satin, Paul Claudel

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