samedi 6 mai 2017

Nul ne se perd...






"Nul ne se perd sans le savoir."*

Daemon s'habitue vite à sa nouvelle condition. Loin de s'abandonner à une quelconque nostalgie il mesure tous les avantages inhérents à son nouvel état. 

– Tout n’existe qu'à travers l'image. Celle que nous nous en faisons et non à l'image de ce qu'il est.
– Pourquoi cela?
– Parce que le tout dont nous parlons dont il est question n'existe pas en tant qu'image... Notre champ de vision est limité, vous en conviendrez?
– J'en conviens volontiers...
– De cette manière le tout dont nous parlions, dès le départ est limité, il commence à rétrécir et le phénomène augmente au fur et à mesure que notre champ de vision rétrécit lui aussi... Il le faut bien, pour nous saisir d'un détail par exemple. Il va falloir vous faire à l'idée que l'image que nous nous faisons d'un tout se déforme constamment. Elle se transforme si vite et si bien que c'est le plus souvent à notre insu que l'imposture prend forme. Nous ne devrions pas l'accepter pas plus que nous ne devrions accepter l'infini, la permanence de la mort, l'infinité de rôles qu'elle emprunte et que nous jouons, bien malgré nous... La dispersion ou la disparité de ces rôles est telle que nous sommes tenté de la croire infinie. Or c'est un tout qui a sa cohérence... tant que nous croyons à la cohérence des choses...
– Tout cela me parait d'une confusion infinie...
– Le paradoxe est que vous avez presque sûrement raison.
– Ah... je me méfie un peu, mais, serait-ce un compliment?
– Vous avez aussi raison de vous méfier, ce n'est pas pour pour les raison que vous croyez que j'ai dit que vous avez raison. Car, de fait, vous vous perdez, vous aussi, et c'est bien normal, dans les méandres de l'idéalisation... celle qui prétend que le monde, le "tout"dont nous parlions, serait une une chose simple et aisée à comprendre.


* Thérèse d'Avila










Aucun commentaire: